Nicole Garcia (Un beau dimanche) s’est attelé à l’adaptation du roman Mal di pietre de la romancière italienne Milena Agus, en apportant des modifications sensibles moins judicieuses qu’il n’y parait au regard d’un récit plus évident.
Adolescente paysanne quelque peu en rut, les parents de Gabrielle la marient à José, un saisonnier espagnol. Mariage contraint pour la jeune fille qui n’a aucun sentiment ni désir, et et arrangé pour le jeune homme qui y gagne une certaine dote. Après avoir découvert que Gabrielle ne peut avoir d’enfance par des calculs rénaux -le mal de pierres- elle est envoyé en cure pour un mois. La jeune femme fait la rencontre d’André, un jeune lieutenant revenu de la guerre d’Indochine, éveil chez elle des sentiments amoureux, correspondant à tout ce qu’elle attendait.
Alors que l’ambiance et les protagonistes sont bien installés et cadrés, le récit, lunaire et presque surréaliste se laisse déguster avec plaisir, jusqu’à cette fin déroutante qui gâche en grande partie l’histoire. En effet, sans vraiment le dire on nous présente une jeune fille plus ou moins nymphomane qui ne l’est pas, ne justifiant donc pas ce mariage forcé et du coup sans réelle raison, puis cette passion amoureuse qui s’avère un fantasme. Arrive les explications des plus ridicules ponctués
d’un viol du mari engendrant l’enfantement, comme cette photo sur le fauteuil marquant une absence vers une folie qui ne se retrouve pourtant véritablement jamais. La première image, le pubis dans l'eau, eut mériter de rester suggestif, tant il n'apporte rien et ne cadre pas avec le reste tant de la trame que du style. Le roman d’origine est en opposition plus logique. La réalisation, de la mise en scène aux images, donne une belle ambiance suave et doucereuse qui fonctionne parfaitement.
Un beau casting avec Marion Cotillard (Juste la fin du monde) tout à fait touchante, quand Alex Brendemühl (Insensibles) est convaincant, quand Louis Garrel (Les deux amis) n’arrive pas toujours çà trouver le ton juste. Brigitte Roüan (Les combattants) et Victoire du Bois (Malavita), Aloïse Sauvage et Gwendoline Fiquet (Bis), ainsi que le jeune Victor Quilichini, sont convaincants et marquants.