Film témoignage très intéressant de Robin Campillo, pour son troisième long-métrage, qui aborde les activités d’Act Up-Paris et ses combats pour faire entendre la voix de malades face au silence de la société civile.

Nouveau militant au sein d’Act Up-Paris, Nathan découvre les débats et actions souvent violentes de l’association pour lutter contre le silence coupable des politiques, des médits et des laboratoires de recherches contre le Sida. Rapidement, Nathan est attiré par Sean dont il est bouleversé par le radicalisme de ses actions et une histoire d’amour noue les jeunes hommes.

Un très beau film extrêmement intéressant même s’il souffre d’un découpage en deux parties distinctes qui casse la dynamique du récit. En effet, autant la première partie est passionnante avec les débats et les actions de l’association pour se faire entendre face au coupable silence des politiques et des médias, autant la seconde partie sur les amours de Sean et Nahan et la description de la maladie virant parfois un peu trop pathos, tire le film en longueur et perd l’intérêt général. Il me semble que

soit il fallait faire deux films relatant d’un côté l’histoire d’Act Up-Paris, et l’histoire d’amour Sean / Nathan, soit intégrer les deux histoires intimement liées. En effet, il m’aurait semblé plus pertinent de développer les histoires de Sophie, Eva ou d’Hélène et son fils, sur leur parcours personnel au sein de l’association. Une réalisation donc mitigée dans sa construction, avec ses longueurs interludes dans les boites de nuit, et sa vision souvent éthérée d’irréalité.

Une vision de la maladie qui touchait alors les gays et les drogués qui dans l’homophobie générale sonnait comme un salut avec la non assistance de personnes en dangers. Il faudra attendre les bévues coupables et responsables de nos politiques avec le scandale du sang contaminé qui toucheront des hétéros dont des centaines d’enfants pour qu’enfin la mobilisation commence réellement. Coupable aussi avec le refus d’une politique de protection avec les préservatifs, les gouvernements préférant cent cinquante mille avortements par an, et de milliers de malades et de morts du sida, au profit d’une surnatalité insane.

Avec Nahuel Perez Biscayart (Je suis à toi) et Arnaud Valois, Adèle Haenel (La fille inconnue) et Antoine Reinartz, Félix Maritaud, Médhi Touré, Aloïse Sauvage (Mal de pierres), Simon Bourgade, Catherine Vinatier (La vie domestique) et Saadia Bentaïeb, Ariel Borenstein, Théophile Ray et Simon Guélat, Jean-François Auguste, Coralie Russier ou encore Muriel Samuel Churin, Michel Bernin et Sabrina Aliane.