Nouveau film de Michel Leclerc (La vie très privée de monsieur Sim) qui part sur de bons sentiments oiseaux dans cette comédie dramatique pour un amer constat de société sans oser aller vraiment au bout de raisonnements.

Sofia et Paul emménagent dans une petite maison de banlieue avec leur fils Corentin. Brillante avocate d’origine maghrébine, Sofia a grandi dans le quartier. Batteur punk-rock et anar, Paul est un looser sans ambition. Leur enfant est élève à l’école primaire du quartier. En difficulté avec des camarades agressifs dans un établissement géré par un directeur dépassé. Lorsque que nombre de parents retirent leurs enfants pour une école privée, Corentin se sent encore plus seul avec des camarades en grandes difficulté scolaire. Sofia et Paul tentent comme ils peuvent avec leurs convictions contradictoires de trouver une alternative.

Il est dommage que sur un sujet de société qui a une telle importance tant pour les parents que pour les enfants autant que pour l’avenir de la société, Michel Leclerc et Baya Kasmi n’aient pas été au bout de leur démonstration, qui reste une fois de plus dans le politiquement correct frigide afin de ne déplaire à personne en soulevant un problème qui prend pourtant une accélération dans la destruction du service public et de l’éducation.

Commencé sous Mitterrand avec les fermetures de classes, suppressions de postes, réductions budgétaires, poursuivis par ses successeurs et accéléré ces dernières années, l’Éducation Nationale en France n’est plus à l’égalité des chances, mais à la destruction programmée vers un système élitiste à l’américaine où les classes sociales défavorisées et la classe moyenne n’ont plus que la misère éducative que les écoles privées très chères. Il n’en est pour autant pas la panacée, d’accepter pour autant cette montée des intégrismes religieux et désintégration des valeurs républicaines laïques. Minimiser les problèmes de banlieue inhérents aux fondamentalismes et rêver d’une harmonisation dans l’acceptation des intolérances en rejetant la faute sur ceux qui les fuit n’est pas la bonne réponse. Cependant, cette comédie amère se laisse suivre avec intérêt tant l’humour décalé prend le dessus sur les thématiques graves,. Il révèle des banalisations et l'autocensure du politiquement incorrect face aux inacceptables comme cette enseignante qui ne sait plu comment parler de peur de déclencher des crises.

Avec les excellent Leïla Bekhti (Un homme pressé) et Edouard Baer (Mademoiselle de Joncquière), Ramzy Bedia (Lola et ses frères), le jeune Tom Lévy, Baya Kasmi, Eye Haidara et Oussama Kheddam, Laurent Capelluto, Claudia Tagbo et Michèle Moretti, Jacques Boudet, Mona Berard et Djibril Danfakha, Milo Cartelier et Nathan Bekaert.