Par bobmorane75
Un grand merci à Pathé pour m’avoir permis de découvrir cette comédie dramatique réalisée entre 1940 par Christian-Jaque (L’assassinat du père Noël), qui nous plonge dans l’enfer des enfants des bidonvilles des années 30.
Lucette, une jeune fille évadée d’une maison de redressement, rencontre un jeune garçon battu ayant perdu la mémoire. Elle le prénomme Lucien et s’attache à lui. Tous deux cherchent à s’intégrer tant bien que mal à la population misérable d’un bidonville de l’est parisien. Ils sont pris en charge par Paul au chômage qui tente de vivre comme il peut avec sa compagne Simone dans la citée Henri IV. Max, un marlou les exploite.
Un triste beau film qui tente de restitué la vie misérable des enfants laissés pour compte dans les bidonvilles de kla France des années trente. Entre la violence parentale et la loi de la jungle des marlous et proxénètes, ces enfants tentent de survivre. Joliment mise en scène, l’histoire dramatique s’il en est n’évoque cependant pas la très dure réalité des enfants durant des décennies, telles les prisons pour enfants, aux tortures meurtrières que la révolte des enfants du bagne de Belle-Île en 1934 avait révélée, du terrible sort des filles du Bon Pasteur, ou encore l’épouvantable prison pour mineur de la petite Roquette.
Une enfance laissée à l’abandon, jusqu’à sept ils étaient dépourvus d’âme d’où l’âge de raison, et donc pas vraiment des humains, enfermés des années durant dans des prisons, donne une idée de leur sort, sans oublier les enfants dans les mines ou usines textiles exploités jusqu’à la mort. Une situation dramatique pour l’enfance, dont encore en 2020, 1 enfant meurt tous les 5 jours en France sous les coups des parents, et des dizaines de milliers d’enfants sont violés par des parents chaque année, et qu'il a fallu une loi contre les violences corporelles sur enfants telles que gifles et fessés qui sont de l'ordre de violences, humiliations et tortures. Une intrigue pas trop sombre cependant, comme cette fin « heureuse » illogique au regard de la narration. La fin alternative, plus dure qu’avait choisi le réalisateur est plus logique qui aurait du être privilégiée.
Avec Louise Carletti et Jean Claudio, Serge Grave, Marcel Mouloudji et Félix Claude, Berthe Tissen, Robert Rollis et Sylvia Bataille, Lucien Gallas, René Bergeron et Fréhel, Jean Brochard, Bernard Blier et Jean Tissier, Dorville, Lionel Salem et Robert Tourneur.
Le film L’enfer des anges, distribué par Pathé, est disponible dans les meilleurs bacs dès le 21 octobre 2020 en Version restaurée, Edition limitée à 3 000 exemplaires en Blu-ray et DVD. Dans les suppléments, des entretiens exclusifs autour du film, La fin alternative inédite et restaurée, Actualités Pathé d’époque : Les Îlots insalubres (1931), La Lutte contre les taudis (1938), Lancement du premier Festival de Cannes (1939).
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