Par bobmorane75
Un grand merci à Gaumont pour m’avoir permis de découvrir cette dramatique sortie en 1965, réalisée par Claude Autant-Lara, d'après le roman Le journal d’une femme en blanc du docteur André Soubiran, abordant les droit des femmes à disposer de leur corps.
Claude Sauvage termine son internat de gynécologie. Elle veut aider les femmes à avoir des enfants « désirés ». Un jour, elle se trouve face à Mariette Hugon, victime d’un avortement clandestin. Bouleversée par sa mort, enceinte à son tour, Claude décide de lutter pour les femmes, l’amour de la vie et de la liberté.
Pour avoir lu le livre d’André Souboran à mon adolescent, je me rend compte en découvrant le film bien des années plus tard qu’il m’avait marqué et influé sur mon respect du droit des femmes, pourtant évident mais encore contestés par la gente masculine de la branche archaïque plus sournoise qu’autrefois. À travers cette jeune interne, victime d’agressions sexuelles par ses collègues, méprisée en tant qu’interne, rabrouée en tant que femme, se dévoile l’abjecte refus du droit élémentaire des femmes à disposer de leur corps, de mettre au monde quand elles le désir et sans douleurs ainsi que l’utilisation de moyens de contraception comme de l’avortement. Nos grand-mères, avec des ribambelles d’enfants à la file accouchaient sans le droit de refus les « devoirs conjugaux », refusées les contraceptions pilules et préservatifs, d’avortements médicaux qui ont tués des milliers d’entre elles jusqu’à des condamnations à la prison et même à la guillotine.
Heureusement l’après 68 est passé par là pour que les droits des femmes ne soient enfin acquis. Il faudra attendre le 19 décembre 1967 avec l’adoption de la loi Neuwirth pour la légalisation de l'usage de la pilule contraceptive et des préservatifs et celle du 17 janvier 1975 avec la loi Veil sur la légalisation de l’avortement. À travers le personnage de Claude, attirée par la jeune Mariette, dans un autre thème à peine évoqué, prise dans l’engrenage de l’enfantement non désiré et d’un avortement clandestin, c’est le procès de la France machiste qu’il est bon de rappeler tant certains extrémistes veulent revenir en arrière. C’est le cas de plus en plus d’états américains et de tant de pays dans le monde jusqu’à nos portes en Europe. Claude Autant-Lara sortira en 1966, une suite avec Une femme en blanc se révolte (ou Nouveau journal d'une femme en blanc) avec Danielle Volle, Michel Ruhl et Josée Steiner.
Avec Marie-José Nat, Jean Valmont et Claude Gensac, Paloma Matta, qui devinedra sage-femme en pratique d'accompagnement global, Germaine Delbat et Annick Allières, Ellen Bernsen et Martine de Breteuil, Clara Gansard, Nadine Servan et Françoise Loubet, Cécile Vassort et René Eyrouk, Gérard Fallec et Patrick Raynal, Michel Robert et Gilbert Robin,
Le film Journal d'une femme en blanc, distribué par Gaumont, est disponible en Blu-ray Image et son restaurés dans les meilleurs bacs dès le 13 avriil 2022. Dans les suppléments, entretien inédit avec l'acteur Robert Benoit.
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