/image%2F0582381%2F20240714%2Fob_8a5d00_violette-morris-une-femme-a-abattre4.jpg)
J’apprécie beaucoup les documentaires historiques en général, et notamment en ce 80ème anniversaire du débarquement qui vit le début de la libération de la France avant celle de l’Europe un an plus tard avec la chute du nazisme et de toutes les horreurs perpétrées. Pas seulement par les allemands, eux-mêmes les premières victimes avant la déferlante sur le monde entier, que les français comme d’autres nations ont su donner dans la barbarie la plus odieuse à laquelle les Alliés ont aussi fait preuve, comme nos héroïques combattants de l’ombre…
/image%2F0582381%2F20240714%2Fob_b355fa_violette-morris-une-femme-a-abattre3.jpg)
Dans la pourtant sérieuse et passionnante série La case du siècle sur TV5, un effroyable accros avec ce… documentaire ? sidérant encore de nos jours. Marie-Christine Gambart fait ici montre soit d’un amateurisme, pourtant pas une novice dans le métier, visiblement capable du meilleur comme du pire, est d’une charge incompréhensible, sauf d’une vision volontaire contre une femme, sportive, féministe et homosexuelle, dont le titre est explicite : Marie-Christine Gambart se charge d’abattre Violette Morris.
/image%2F0582381%2F20240714%2Fob_a22a60_violette-morris-une-femme-a-abattre1.jpg)
Durant les trois quart de son tire au pigeons, elle amène insidieusement à sa conclusion des plus aberrantes. Ainsi, insiste-t-elle sur la haine que Violette aurait nourrit contre la France et son admiration pour le nazisme jusqu’à devenir une gestapiste tortionnaire… tout un programme. Violette Moriss, nous dit Marie-Christine Gambart, aurait été invitée et reçue par le chancelier Adolf Hitler, sans apporter la moindre preuve photos, vidéo ou texte rédactionnel. Un peu difficile à avaler, elle, française, à moitié juive, féministe et lesbienne, tout ce que les nazis ont envoyé, au mieux au camp de Ravenbrück, au pire à Auschwitz. Et cela continue, parce que que victime du CIO et d’un procès inique, où les avocates « féministes » homophobes telle Yvonne Netter, elle-même juive dont sa vie sera sauvée des nazis par sa meilleure et très proche amie de quarante ans, Françoise d'Eaubonne –lesbiennes ?- réactivera les lois contre les femmes, aurait plongé une femme brillante sur le plan sportif, sur le plan des droits des femmes et sur les droits des homosexuels·les, en une « Hyène de la Gestapo ». Et là, c’est le choc. Imaginer, une fois de plus, une israélite lesbienne au service de la Gestapo, « spécialiste » de la torture en particulier sur les femmes, arrondissant ses fins de mois en marché noir, surnommée « André »… Il aurait été bien venu et professionnel, de vérifier les sources. Violette Moriss, compagne de Joséphine Baker dans une belle histoire d’amour, s’est mise à chanter dans des cabarets avec un réel succès, poussée par la chanteuse vedette. Mais Violette, c’était le sport et les moteurs qui l’intéressait.
/image%2F0582381%2F20240714%2Fob_d89a6b_violette-morris-une-femme-a-abattre2.jpg)
En 1940, Violette a travaillé comme des millions de français et a trouvé un emploi de mécanicienne et chauffeur, ses passions, en effet pour un employeur collaborationniste. Que devrions-nous dire d’une Édith Piaf pour qui l’invasion nazie a été une bénédiction et loin d’une Joséphine Baker ou d’un Robert Lynen, résistant·e, a servi la propagande nazie avec d’autres jusqu’à la porte de Brandebourg, ou d’une Simone de Beauvoir, très active durant toute l’occupation dans une radio nazie ? Et d'un Audiard, si "drôles" avec ses écris antisémites ? Violette Moriss a été assassinée par erreur par des FTP communistes et non comme le rapport rédigé beaucoup plus tard après la fin de la guerre. Ils devaient assassiner un boucher et sa femme pour marché noir et ont tué à la place un couple, leurs deux enfants et Violette Moriss. Se rendant compte de leur bavure, ils ont vite caché les corps. Le parti communiste mis au courant, a inventé alors toute une invraisemblable propagande justifiant le meurtre, servant leur homophobie à la manière stalinienne qui perdure encore jusqu'à ce... documentaire. Ces communistes français, dont leur chef a déserté l'armée auprès de Staline, longtemps alliés des nazis jusqu’à saboter l’armée française en 40, permettant l’invasion et l’occupation de la France.
/image%2F0582381%2F20240714%2Fob_507998_violette-morris-une-femme-a-abattre5.jpg)
Absurdité encore et rocambolesque qu’après le mitraillage de cinq FTP sur la voiture tuant tout le monde, sauf Violette « indemne », sortant du véhicule et tirant de son pistolet avant d’être abattue, et que deux ans après, on retrouve les cinq corps "nus" (sic !) déterrés, et les cicatrices aux seins prouvent qu’il s’agit de Violette Moriss… sur des squelettes ?
Le final serait comique si aussi cruel envers une femme brillante dans le sport et le combat féministe et pour les droits LGBT+, qu’il serait temps de lui rendre au contraire justice et honneur.