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Les diaboliques

Un grand merci à Coin de Mire Cinéma et à Arcadès pour m’avoir permis de découvrir ce polar sorti en 1955, réalisé par Henri-Georges Clouzot d'après le roman Celle qui n'était plus de Boileau-Narcejac, pour une intrigue entre manipulations à qui croyait prendre.

Christina Delasalle, héritière sud-américaine, a investi sa fortune dans un pensionnat pour enfants des environs de Paris. Elle y enseigne également. Mariée à Michel, ancien sportif, il en est le directeur. La belle et fragile jeune femme est terriblement malheureuse, maltraité par un époux volage, rustre et violent. La seule compagne d’infortune dont elle se sent très proche, est Nicole Horner, une des institutrices, même si celle-ci est la maîtresse de son mari. Elles partagent la même haine contre Michel, et quand Nicole demande à Christina de l'aider à le tuer, celle-ci accepte.

Henri-Georges Clouzot, maître du thriller, lui-même violent envers les femmes, dont Vera a trouvé cette manière sur son épouse ? Un film d’horreur effrayant, dont la force et la puissance sont encore aussi impressionnantes aujourd’hui, tant hante longtemps. En lançant le film, bien que connaissant tous les rouages du récit qui m’a tant fait flippé gamin, j’en ai ressenti la même opression et le même ressenti d’inquiétude de part tous les petits détails qu’il ne faut jamais négliger. Ainsi du moindre regard, de l’infime grimace, d’un reflet dans une vitre ou d’un frisson imperceptible de la jeune femme effrayée. Avec cette relation évidente entre les deux femmes, dont on devine un amour saphique, unies par le lien au même homme, on ne sait qui dirige quoi, qui est manipulé jusqu’à la révélation finale, se laissant planer un mystère insoutenable. Avec ce mari violent, méprisant et effrayant en harcelement, semble se jouer de la vie et de la mort des femmes, des collègues et des enfants. Il dégage un sentiment de haine insupportable.

Les faits se produisent inexorablement, dans une atmosphère ouatée et délétère met mal à l’aise à tout moment. L’impression est d’autant plus grande qu’il n’y a pas de musique de tout le film, mis à part les courts génériques de début et de fin, donnant un sentiment lourd d’angoisse sans repère ou annonce de danger, nous plombe bien. La fin est un bijou d’effet marquant à laisser planer un doute surnaturel est d’une puissance incroyable. Même Psychose n’a jamais égalé. Un pur chef d’œuvre d’orfèvre en la matière. Alfred Hitchcock, autre pervers sur les femmes, terriblement impressionné, demanda à Boileau-Narcejac de lui écrire un scénario dans la même veine et réalisa Sueurs froides de moindre effet. Une première reprise a vu le jour dans un téléfilm en 1974, Reflections of murder, par John Badham, avec Tuesday Weld, Joan Hackett et Sam Waterston, puis au cinéma avec Diabolique, réalisé en 1996 par Jeremiah S. Chechik, avec Isabelle Adjani, Sharon Stone et Chazz Palminteri, selon des variantes notamment dans la relation entre les deux femmes qui passaient à des relations saphiques plus explicites, et sur la fin. La personnalité du commissaire Fichet interprété par Charles Vanel, a été la source d’inspiration pour le célèbre inspecteur Colombo.

Avec Véra Clouzot, Simone Signoret et Paul Meurisse, Charles Vanel, Michel Serrault et Jean Brochard, Jacques Varennes et Thérèse Dorny, Aminda Montserrat et Noël Roquevert, Pierre Larquey et Jean Lefebvre. Georges Chamarat, Robert Dalban et Camille Guérini, Jacques Hilling, Jean Témerson, Jacques Varennes, Jean Clarieux, Madeleine Suffel, et les jeunes Georges Poujouly et Yves-Marie Maurin, Jean Pierre Bonnefoux, Michel Dumur, et Johnny Hallyday, Henri Humbert, Roberto Rodrigo et Jimmy Urbain.

Le film Les diaboliques, distribué par Coin de Mire Cinéma, est disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray, et en Blu-ray. Film restauré en 4K par TF1 Studio avec la participation du CNC et de Coin De Mire Cinéma à partir du négatif image et du négatif son français, dans les meilleurs bacs et en ligne depuis le 20 mai 2025. Il est proposé en version sous-titrée pour sourds et malentendants. Dans les suppléments, Journal d’actualité de la 4ème semaine de 1955, Réclames publicitaires de 1955, Regards croisés sur Les diaboliques par Jean Ollé-Laprune et Samuel Blumenfeld, Le film vu par Bernard Stora, Entretien avec Simone Signoret, Bande-annonce de la collection.

3 étoiles

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