Petite casbah

Un grand merci à Cinéfeel et à Arcadès Éditions pour m’avoir permis de découvrir cette série animée en six épisodes de vingt-six minutes sortie en 2025, réalisée Antoine Colomb, d’après les créatrices Alice Zeniter et Alice Carré, dans une vision pédagogique à hauteur d’enfant sur la guerre d’indépendance de l’Algérie.

Algérie, juin 1955. Khadidja quitte la Kabylie pour rejoindre son grand frère Malek à Alger. À la suite d’une altercation au marché, il se fait arrêter par la police et Khadidja se retrouve seule. Heureusement, Lyes, enfant des rues débrouillard et malin, la recueille dans son abri de fortune sur les toits de la Casbah. C’est là qu’elle rencontre Philippe et Ahmed, deux enfants de Bab-el-Oued qui viennent ici après l’école. Les trois garçons vont aider Khadidja à s’installer et ensemble, ils vont mener l’enquête à travers la ville pour retrouver Malek le menant à la chanteuse  Pierrette l’oranaise, parasité par le petit Guy.

Une très jolie et sensible petite série animée, sur un sujet encore brûlant soixante après la fin de la guerre d’Algérie si douloureuse et meurtrière dans des exactions de barbaries de tous bords en guerre civile sur fin de colonialisme éhonté, de lutte entre fartions, entre populations et d’islamisme. Alger, 1955, à hauteur d’enfants, se dessine la diversité de l’Algérie d’alors dans les prémices d’une guerre que l’on ne voit pas mais se ressent. Un petit berbère, un petit arabe, un petit français et un petit juif. La résistance indépendantiste, la répression coloniale, une guerre latente depuis un siècle aux soubresauts violents et des couches d’occupations brutale.

Ce petit groupe d’enfants de toute la diversité, est uni par l’amitié et l’innocence, troublé par le fils du policier. U beau pays, autrefois libre et puissant du royaume Numide, de la Lybie à la Mauritanie, allié aux Carthaginois, qu’ue trahison à laissé la voie à l’envahisseur romain, puis byzantin avant la déferlante des tribus arabe, ravageant le pays, imposant l’islam par le sabra sur le  pays chrétien, avant que les ottomans s’imposent, puis les français de colonie en département avec une ségrégation raciale. Les français, les juifs, que le décret Crémieux empêchait les « indigènes aux mêmes droit, refuser le projet de Napoléon III  de l’appliquer à tous et l’armistice du 8 mai 45 et le massacre de Sétif. L’occasion pour les kabyles de recouvrer leur indépendance de tous les occupants, écrasés par les français et les arabes, sociétiques et américains pas très loin aux manœuvres. ALN, OAS, FNL… Une terrible guerre sanglante, de tortures, de viols, de massacres d’hommes, de femmes et d’enfants. Cinq-cents-mille morts, combiens de mutilés et de traumatismes ? Et ces enfants, Khadidja, Lyes, Philippe, Ahmed et Guy ? Après la guerre civile, une dictature corrompue. Ainsi, sont évoqués à hauteur d’enfants, la tension montante, la répression, le massacre de ce jeune couple d’instituteurs, marquant le début du confliut, avec beaucop de subtilité et de sensibilité à travers cette amitié innocente, sans se douter de ce qui les attendent de drames, de violences et de morts, décidée par les adultes.

Avec les voix de Alicia Hava, Céline Ronté, Magali Rosenzweig, Alice Orsat, Mathilde Carmes et Céline Melloul, Mhamed Arezki, Yacine Belhousse, Guillaume Bouchède et Kaysie Chase, Xavier Fagnon, Myriam Loucif, Jérémy Prevost, Alice Taurand et Malik Zidi.

La série animée Petite casbah, distribué par Cinéfeel est disponible en DVD depuis le 3 juin 2025. Il est proposé en version originale japonaise sous-titrée français. Dans les suppléments, six épisodes de cinq minutes trente de Raconte-moi l’Algérie : Les Kabyles, Les Français, Les Chaouis, Les Arabes, Les Juifs, Les Espagnols.