J’avais envie d’une comédie burlesque, même un peu crucruche pour me changer les idées avec cette météo qui n’en fini pas de nous plomber le moral. Aussi avec le titre, la pochette et la pléiade d’actrices que mon machisme méchante langue aurait volontiers qualifiée de nunuches, je me suis lancé dans ce film en toute innocence. Et c’est finalement plutôt une bonne surprise, car il s’agit en définitive d’une comédie douce amère, parfois drôle, mais surtout tendre et sensible, triste et romanesque. Rien de la grosse bouffonnerie pour gamine, mais une jolie histoire d’amitié et de complicité entre quatre amies de toujours à l’entrée dans la vie adulte au travers d’un jean comme lien fédérateur.
Tiré d’une série de cinq romans écrits par Ann Brashares, mettant en scène la vie de quatre adolescentes dont l’auteure nous fait suivre sur quatre années successives et un final plus tardif. Inspirée d'une histoire vraie, racontée par une des amies de l’écrivaine.
En effet, à l’orée des vacances d’été, elles vont se séparer pour la première fois depuis leurs seize années d’amitié fusionnelle. L’achat d’un blue jean, qu’elles vont croire ou décréter lui donner des pouvoirs magiques, va servir de liens selon une obligation de le porter chacune une semaine et se le transmettre et d’en raconter l’événement le plus marquant tout en respectant 10 règles fondamentales assez loufoques. Le film reprend la trame du premier volume, et nous narre donc les diverses aventures qui arrivent à chacune d’elles. Entre celle qui part retrouver sa famille sur une magnifique île grecque et va vivre son premier émoi amoureux, de même une autre lors d’un stage de football féminin, la troisième face aux déboires familiaux dans la famille recomposée de son père, enfin, la dernière qui reste à travailler et va rencontrer une jolie gamine en phase terminale de leucémie. Pas de quoi rire aux éclats, ni de pathos larmoyant ou les éternels mélos qui plombent souvent les ambiances. Le ton général navigue donc entre petits bonheurs et grands malheurs de la vie, racontée avec une voix of qui prend le recul nécessaire pour une narration la plus douce et légère. La réalisation est belle, sur des images sympas et un style donné à l’histoire qui jongle intelligemment sans jamais tomber dans les travers du ridicule et de l’ennui. J’avoue avoir adhéré à l’histoire, au groupe soudé des filles et à leur amitié, qui de fictive le temps d’un film se confirmera dans leurs vies privées et s’en ressent bien à l’écran.
Et de fait, les filles jouent plutôt bien, telle Amber Tamblyn (The grudge 2) jolie et émouvante, comme America Ferrera (End of watch) et la très jolie Alexis Bledel (Girl walks into a bar) comme la superbe Blake Lively (Savages) qui toutes font preuve d’émotion, d’humour et de conviction. Jenna Boyd déjà très marquante dans Les disparues, renouvelle son émouvant jeu qui hante. Les garçons ne sont pas en reste, avec Michael Rady (J. Edgar) et Mike Vogel (Blue valentine) ou encore, Leonardo Nam (Recherche bad boys désespérément) beaux gosses et convaincants.