En fait tout est mauvais dans ce film. Encore une expérimentation ? Déjà avec The tree of life, Terence Malick avait visiblement fumé trop de moquette, mais là c’est les neurones qui ont foutus le camp. Insupportable le jeu de caméra qui ne cesse de bouger en tout sens comme une danse d’alcolo, titubant de droite à gauche, en rapproché, en flou, en couleurs flashies puis grisâtres… L’histoire est pénible à suivre, qu’on tente de tenir un temps avant de décrocher et sur une musique agressive. Si l’on comprend bien l’histoire -celle de Malick lui-même- simple et absurde d’un con qui ne sait que faire, que penser et moins encore qui aimer, dont le cœur balance sans savoir laquelle choisir entre deux jolies filles, on s’emmerde rapidos. Aimer est un bien grand mot. Il ne transparait aucune émotion, aucune passion qui est aussi expressive que le regard des bisons que l’on voit brouter dans la plaine. C’est lent, c’est long, et d’une longueur insupportable.
Comme à son habitude, avec son style très particulier, si style il y a, la trame comme le jeu des acteurs est plus qu’improvisée. Personne ne semble savoir quoi faire ni quoi dire, tournant en rond en attendant que quelque chose se passe, se dise et s’impose. Si c’était le film d’un tout jeune réalisateur, il n’aurait pas eu droit de presse et de salles.
Donc, abandonnés à leurs tristes sorts, les interprètes font ce qu’ils peuvent… ou pas. Ainsi, très grosse déception pour Ben Affleck (Clerks 2), que j’adore, mais qui révèle là une inaptitude criante à réagir et à se lâcher. Il est d’une nullité crasse, limitant son talent d’acteur qui a besoin d’être cadré, dirigé sans aucune once d’improvisation naturtelle due aux géants. D’autre part, ça lui arracherait la gueule de prononcer une phrase en français ? Il est de fait extrêmement mauvais. La très jolie Olga Kurylenko (Max payne) joue juste, ou en tout les cas montre beaucoup de bonne volonté et semble à l’aise à se laisser aller, crédibilisant son personnage qui en est très émouvant. La trop mignonne Rachel McAdams (Une nana au poil) tente elle aussi de s’imposer en interprétant au mieux cette jeune femme perdue et amoureuse, elle le fait avec beaucoup d’aisance également. Pas de problème pour Javier Bardem (Biutiful), tant son introspection limite les dégâts. La petite Tatiana Chiline, comme l’ensemble de la gente féminine finalement, fait de son mieux, tout comme la jolie Romina Mondello.