S’il devait y avoir un qualificatif, ce serait bien : éprouvant. Quand bien même on sait de quoi il en retourne, la réalisation, sans jamais porter de jugement et moins
encore de condamnation, nous met une pression constante, dont la fin tout en sobriété est très forte. Et en effet, si rien ne peut excuser le geste de cette femme, que bien d’autres solutions à
priori plus faciles auraient pu épargner l’horreur, on a du mal à l’enfoncer encore plus. Une jeune femme, prise au piège d’un connard de mari, d’un épouvantable « mécène », d’une
famille marocaine manipulatrice, se trouve emprisonnée dans une nasse sans issue. Même sa psy ne lui apporte aucune aide salvatrice pour la sortir du bourbier, dont son rôle de poule pondeuse de
gosses à répétition l’enchaine définitivement dans une non-vie. La réalisation est admirable, mais plus encore, une Emilie Dequenne tout
simplement extraordinaire porte sur ses frêles épaules tout le poids du monde. La scène dans la voiture où elle craque et se brise totalement, est une des plus fortes qui m’ai été donné de vivre.
Niels Arestrup, une fois de plus est génialement démoniaque. Aura t-il un jour un personnage doux et gentil ? A l’inverse
Tahar Rahim révèle de plus en plus la limite d’un talent qu’il n’a pas. Il est sauvé par un rôle d’un être minable, sans expression ni
personnalité.