Très belle histoire d’amour, surtout sur la perte de l’être cher et la solitude qui en résulte. Cette adaptation du roman Un Homme au singulier de Christopher Isherwood narre une journée d’un professeur d’université, qui
à la suite de la mort de son compagnon, décide de mettre un terme à sa vie. Le chagrin et la brusque solitude lui est devenu trop insupportable à vivre. La solitude est aussi celle de la minorité
invisible comme est magnifiquement décrite l’homosexualité tel qu’il se défini dans un beau discours lors de son dernier cours, avec l’analyse de la peur que j’ai adoré. Ainsi, nous suivons de
son réveil jusqu’au soir, chaque événement, chaque rencontre et geste de sa journée avec ses pensées et ses souvenirs. C’est très tendre, très lent aussi, avec une mise en image, partant d’un
grisâtre de douleur pour se colorer au fil des belles choses qui se produisent et des sentiments en lui qui s’animent. Notamment, la rencontre avec un jeune cubain, la drague d’un de ses
étudiants, (à noter qu’il les aime bien jeunes) la soirée avec son amie et ancienne maitresse, lui donne du baume au cœur qui a trop souffert. J’ai beaucoup aimé cette histoire, toute en
sensibilité, avec une musique de ces années soixante -nous sommes en 1962 avec la crise de Cuba- et des images pleines de poésie. Je regrette cependant la fin, que j’ai trouvé particulièrement
cruche, même si logique et conforme au sens de l’histoire.
Colin Firth (Un été italien) est magistral de froideur et de douleur, d’amour déchiré et de débordement de vie. Ma Julianne Moore (Blindness) est sublime de désespérance et de beauté. Nicholas Hoult (Jack le chasseur de géants) est excellent, de même que Matthew Goode (Imagine me and you) qui dégage beaucoup de charme. Ginnifer Goodwin (Something borrowed) est sobre et parfaite. La toute jeune Ryan Simpkins (Twixt) est très convaincante, drôle et espiègle. Le beau mannequin espagnol Jon Kortajarena est très marquant. En faisant vite, Erin Daniels (Baby-sitter malgré lui) dans la banque, pour l’anecdote.