Si l’histoire est
belle de part sa narration, sa réalisation et ses couleurs, l’œil de Bernardo Bertolucci est une fois de plus dérangeant. L’histoire de
cette jeune fille qui tente de connaître son vrai père biologique, après la mort de sa mère, est joliment contée. Ça a des airs de la vie de l’actrice principale. Ce qui m’a ennuyé dans le jeu de
caméra, c’est cette insistante lourde sur la virginité de la gamine, sur ses formes, sur son effeuillage jusqu’à son dépucelage, qui donne une forme de voyeurisme d’un quinqua sur une jeune fille
de dix huit ans en nous mettant complice. Regard qui ne transparait plus lorsqu’il s’agit des relations entre adultes, montrés plus sainement. C’est dommage, car la quête est menée avec beaucoup
de justesse, de tendresse mais aussi de violence dans les ressentis et les frustrations. Le petit monde des artistes, complètement à part, repères perdus où tout et n’importe quoi semble être de
la normalité est bien rendu. Liv Tyler (Robot and
frank), alors toute jeune, était déjà merveilleusement belle et talentueuse, crevant l’écran par ses
regards et son sourire. Sinéad Cusack (Cracks) et son mari à la ville Jeremy
Irons (Margin call) sont percutants chacun dans leur style. Jean Marais y est presque anecdotique et
un tantinet ridicule. La belle Rachel Weisz (The deep blue
sea) était déjà terriblante et marquante.