Sur le ton de la comédie, ce film aborde un sujet bien grave. Les fondamentalistes de tous poils, homophobes irréductibles, considérant l’homosexualité comme une maladie que l’on peut et doit traité pour les remettre dans le « droit chemin ». Aussi, aux Etats Unis, des stages à la manière des AAA sont organisés, le plus souvent sous la contrainte, pour qu’au final ils (re)deviennent des hétéros « normaux ». Je me souviens d’un reportage, où l’on voyait un couple anciennement gay et lesbienne, après être passé par cette « thérapie » s’étaient mariés et devenus parents, qui tentaient de nous faire croire à leur bonheur dans cette nouvelle vie repentante. C’était plutôt triste et affligeant, comme des victimes apeurées. Le film, nous raconte avec beaucoup d’humour, l’histoire d’une ado pompom gril, visiblement lesbienne sans le savoir encore, que la famille envoie dans centre de rééducation avec d’autres semblables. La pression sociale, religieuse et toute forme d’intolérance se retrouve dans la reprise psychologique des instructeurs. Narré avec beaucoup d’humour et de légèreté, où le romantisme trouvera tout de même sa place et avec l’affirmation de soit. Cependant, sous cette légèreté, l’on partage les doutes et souffrances, les luttes et trahison face aux pressions pour le moins arbitraires et violentes. Le ton est donné avec des couleurs criardes guimauves dans des décors kitch et une musique bien ringarde. La fausse naïveté générale permet de dénoncer avec ironie. J’ai beaucoup aimé Natasha Lyonne (If these walls could talk 2) qui est drôle et émouvante en imposant son style avec efficacité. La belle Clea DuVall (Argo) est excellente. Eddie Cibrian est drôle et convaincant et possède une magnifique musculature. Le reste de la troupe est riche et variée avec Melanie Lynskey (Créatures celestes), Katharine Towne, Michelle Williams (Blue valentine), Julie Delpy (Le skylab) ou encore Cathy Moriarty-Gentile qui sont toutes excellentes.