Les histoires d’adoptions d’enfants m’ont de tout temps mis mal à l’aise. J’ai toujours éprouvé une sorte de gêne face aux déracinements. De fait, Jung raconte au travers de sa propre expérience, son douloureux vécu, comme tant d’autres. Exportation de masse, l’occident s’est accaparé après guerre de
Corée, en très peu de temps, plus de deux cent mille enfants. Expatriés loin de chez eux, loin de leur culture, loin de leur identité par une « générosité » qui ressemble à un véritable
pillage humanitaire. Bien sûr, de nombreux arguments bien pensants s’imposent, mais c’est sans se soucier des dures réalités qu’auront à faire face seul ces enfants. C’est évidemment mieux que
leur triste sort qui les condamnait à la misère, mais il y a quelque chose de dérangeant, quand d’autres solutions pourraient s’envisagées sans les expatrier. Vaste débat. La douleur est telle
qu’ils sont nombreux à sombrer dans la dépression et le suicide. Ce très beau film m'a beaucoup touché et fait monter les larmes aux yeux. Dessin d'animation avec des extraits en super 8 de
l’époque, ce témoignage est très fort sur le drame subit, même bien accueilli dans des familles chaleureuses. Le graphisme est particulier et superbement soigné, avec un texte magnifique qui fait
réfléchir.