Tiré de l'œuvre de Sheila Kohler, ce magnifique film, quasi exclusivement au féminin, raconte une bien cruelle histoire.
Dans un pensionnat de jeunes filles, une enseignante adulée par ses élèves va succomber à son tour au charme d’une nouvelle pensionnaire éprise de liberté et au caractère bien trempé. Rejeter par
cette dernière, la folie va l’emporter. Le petit monde utopique des adolescentes en prend un sacré coup, avec les rivalités, jalousies, haines et attirances que compose toute âme humaine, surtout
confinée dans un espace clos hors du temps et de toute réalité. La réalisation est superbe, crispante et angoissante, tellement les réactions sont injustes et le dénouement terrible. Le cadre du
pensionnat, aussi verdoyant ressemble tellement à une prison qu’il semble retenir moralement toute tentative d’évasion et de rêve. J’ai beaucoup aimé le ton feutré, glaciale dont un torrent de
chaleur et d’amour voudrait tant s’exprimer. Une fois de plus Eva Green (Perfect
sense, Dark shadows) se surpasse par la générosité qu’elle donne de sa personne par son
talent en plus de cette beauté particulière et tellement envoutante. María Valverde est tellement excellente qu’elle hante longtemps par son
charme, son regard et son charisme. Juno Temple (Killer
joe), Imogen Poots (Chatroom, Jane
Eyre) est toute aussi bouleversante que ses petites camarades.