Alors que je m’attendais à voir un film dans la veine des Intouchables, Hasta la vista ou encore L'homme de
chevet, j’étais à cent lieux d’imaginer ce voyage dans les bas fonds urbains auquel Jacques Audiard nous a déjà habitué,
et qu’il se complait à nous refaire partager. Univers glauques aux portraits de néanderthaliens peu sympathiques. De fait, il est très peu question du handicap d’une jeune femme ayant perdu ses
jambes, mais beaucoup plus de l’histoire d’un connard et de boxe bestiale. Dommage, car j’espérais quelque chose de beaucoup plus fort, de plus intense surtout avec des images aussi fortes et
belles qui auraient banalisées la vue et la vie avec des membres mutilés. Le film est extrêmement long à se mettre en route, avec souvent des scènes inutilement étirées. C’est pénible et sans
émotion. La seule véritable scène qui m’a émue, est celle ou Stéphanie est face à l’orque dans l’aquarium. Le reste est tout simplement mauvais. De plus l’accent beur-belge est gavant au possible
sur un personnage , qui est de plus, d’une stupidité crasse. Certes, la description de l’abruti primaire est bien rendue, mais le film est un tel embrouillimi où se croisent plusieurs histoires
qui s’imbriquent trop mal. Pour le coup, j’ai trouvé Marion Cotillard presque bien. Elle ne pleure pas, ce qui est appréciable, et elle n’en
fait pas des tonnes. Difficile de savoir si Matthias Schoenaerts joue bien l’abruti fini, tant son rôle est assez monoexpressif. Même chose
pour Bouli Lanners qui est tellement stéréotypé déjà vu mille fois qu’on se pose la même question : est-il mauvais de part son
personnage ou par manque de talent ? Le jeune Armand Verdure est bien tape sur les nerfs comme j’aime pas. Quant à Corinne Masiero et Céline Sallette elles sont excellentes. Très grosse déception donc, pour un film
qu'on vante à tout va, comme c’est souvent le cas, hélas.