Déjà dans Invictus, Clint Eastwood avait été quelque peu niais en arrondissant tellement les angles que c’en devenait « Mandela au pays des Bisounours ». Il
récidive une nouvelle fois, de manière encore plus ridicule. En effet, loin de nous rendre aimable le chef du FBI, il est présenté plus comme un bad boy au service de son pays, bien que
mégalomane, raciste, anticommuniste, et homophobe… mais qui au final, ne passe pas pour le pire personnage qu’il était en réalité, laissant de côté, volontairement ? nombres de saloperies
qui étaient son vrai reflet. Son histoire d’amour avec Tolson lui rendrait le peu d’humanité dont il était capable. Pas un mot sur son
engagement dans le maccartisme, sa corruption avec la mafia, et j’en passe. Pas très honnête non plus, sur l’affaire du petit Lindbergh,
quand on a les preuves de l’innocence de Hauptmann… Ce qui rend suspicieux la narration et me pose la question de savoir où à voulu en venir
le réalisateur, bien plus inspiré dans Lettres d’Iwo Jima, par exemple. Les flash-back incessants sont du plus pénible effet, c’est long et
mal filmé, et alors, le clou du ridicule, c’est le grimage ignoblement laid du vieillissement des personnages. Après, l’interprétation des acteurs n’est pas en cause, même si Leonardo DiCaprio ne m’a pas vraiment convaincu. Pas plus Naomi Watts d’ailleurs. Armie Hammer tirerait plus facilement son épingle du jeu. Bref ! J’arrête là, tant ce film est mauvais, dans le fond comme dans la forme, comme
rarement vu.