Très belle histoire de Rachid Bouchareb qui aurait tout aussi bien mérité de sortir en salle de par sa qualité narrative comme visuelle. Deux jeunes femmes, pour des raisons
différentes, vont devoir quitter ensemble Chicago dans la précipitation, au devant de rêves et de fuites. L’une, américaine, licenciée et trompée va saisir sa chance de réaliser de devenir
danseuse du ventre lors d’une importante audition. L’autre, arabe, quitte son minable mari à la suite d’un accident mortel sur sa belle mère. Leur road movie à travers l’Amérique profonde entre
xénophobie et machisme, entre découvertes et curiosités, va lier ces jeunes femmes vers une amitié complice et nous dresser de très beaux portraits. Il en ressort deux forces de caractères que
j’aimerai voir plus souvent dans la réalité afin d’établir un véritable rééquilibrage entre hommes et femmes quelque soit leur culture ou religion. Parallèlement au destin de ces jeunes femmes,
la relation amoureuse entre deux policiers, lui américain, elle arabe, montrent les difficultés malgré l’amour à se faire accepter auprès de la famille, des amis, collègues et d’eux-mêmes, qui
est succinctement mais délicatement abordé. J’ai toujours adoré les danses orientales qui m’ont fait penser un peu à
Whatever Lola wants que j’avais adoré. J’ai beaucoup aimé aussi le regard porté sur cette Amérique, notamment celle des amérindiens et de
leur excellente remarque sur le Thanksgiving. Les images sont belles, les dialogues sonnent justes et la réalisation est superbe.
Et les actrices sont excellentes. Ainsi, la très belle Sienna Miller (The edge of love) est très convaincante tant dans son personnage que dans ses danses. De même que Golshifteh Farahani (Mensonges d'Etat) est toujours aussi émouvante et pleine d’énergie. Tim Guinee (De l'eau pour les éléphants), et la très jolie Bahar Soomekh sont parfait. Roschdy Zem (Une nuit) dégage toujours une force énigmatique impressionnante.