Si le thème est évidemment intéressant, nous interpelle et fait peur, le film lui ne
l’est pas. Je ne sais pas si le réalisateur condamne ou approuve ces personnages. Je l’ai trouvé trop ambigu. Il est pourtant positif de dénoncer le mécanisme du recrutement des terroristes
islamistes, encore faudrait-il que ce soit mieux décrit, mais surtout éviter les clichés faciles et être plus clair dans sa démarche. De fait, la réalisation est anesthésiante, pas passionnante
ni angoissante et encore moins émouvante, au point de lutter contre le sommeil. Le parcours de ces jeunes de banlieue vers un radicalisme islamique afin d’en faire des kamikazes, n’est pas très
bien raconté. Il y a des longueurs et des raccourcis dans des passages qui auraient être développés. Ce qui est plus à craindre, et bien plus efface qu’une bombe, c’est l’islamisation en général,
et pas seulement au sein de la communauté musulmane, mais aussi en dehors de son cercle. Car cela engendre des coupures, véritable désintégration et replis sur soit dans la société, que l’ont
voit bien dans les réactions avec le grand frère, ou avec la sœur. Les interprètes sont de qualités inégales. Rashid Debbouze ne joue pas
mieux que son mauvais frèro. Yassine Azzouz est convaincant, quant Zahra Addioui est
excellente. De même que Kamel Laadaili et Keltoume El Hanafi sont eux aussi très
présents.