Le centre du monde - The center of the world

Film étrange et malaisée de Wayne Wang, surtout après avoir vu le magnifique Snow flower and the secret fan. J’ai eu beaucoup de mal à me passionner pour une histoire sadomasochiste, sur un fortuné qui s’achète pour trois jours une jolie stripteaseuse. Rien ne nous est épargné, entre des propos vulgaires, des scènes scabreuses, d’autres pornos, des baisers lesbiens, des masturbations et autres baises assez crues. Rien qui me choque en tant que tel, sauf dans la manière de filmer. On a le sentiment d’un voyeurisme amateur fantasmé du réalisateur, plus qu’une réelle volonté de raconter une histoire, pourquoi pas glauque, qui nous révélerait un univers mal connu et particulier. La preuve dans cette scène de déclaration d’amour qui est pathétiquement ridicule telle qu’elle est cadrée et jouée, quand ça aurait du donner un moment magistralement dramatique au regard des personnages et du contrat commercial qui les lie. La fin est à l’image de la maladresse globale. Je n’ai pas spécialement aimé la prestation de Peter Sarsgaard que j’ai trouvé assez mièvre, surtout face à une jolie Molly Parker, qui joue avec beaucoup plus de conviction, et pas seulement avec son corps. Carla Gugino (Elektra Luxx) est aussi très persuasive dans son jeu.