Le poids de l'eau - The weight of water

Si l’idée de départ était intéressante, la réalisation est beaucoup moins aussi évidente. En fait, la grosse faiblesse de ce film, c’est d’en raconter deux pour le prix d’un sans réelle corrélation entre elles. De nos jours, deux couples partent pour un week end sur une île où eut lieu deux siècles plus tôt un double meurtre de jeunes femmes. L’histoire navigue alors en flashbacks, entre les difficultés sentimentales d’un couple à la dérive, et celle de cette terrible affaire meurtrière. C’est très beau dans les deux cas, mais terriblement long sans que l’on ait l’impression d’avancer dans l’histoire. Mais surtout, il n’y a pas de lien qui pourrait relier les destins de ces femmes. La force de l’histoire passionnelle et dramatique de l’une, occulte totalement celle du couple en déliquescence assez peu passionnante. Les deux drames finissent par se polluer l’un l’autre et laisse un gout amer à la fin. Dommage, car prises séparément, les deux histoires sont intéressantes et méritaient vraiment un meilleur traitement. J’ai beaucoup aimé ce délitement du couple que rien ne rapproche et qui pourtant les soudaient et dont l’inéluctable séparation est joliment racontée. J’ai adoré l’autre narration plus terrible encore, sur cette île désolée, où des jeunes femmes, sœurs et belle sœur se retrouvent face à la solitude, à l’amertume, à la folie et l’intolérance au cœur d’un drame atroce qui m’a beaucoup touché. Elles sont toutes les trois extraordinaires et leurs destinés méritaient un film à part entière. Dommage encore, car les interprètes sont convaincants dans tous les cas. Ainsi, Catherine McCormack que j’aime beaucoup, est pleine de charme et de sensibilité, face à Sean Penn (This must be the place), toujours aussi puissant de talent et d’expression, de même que Josh Lucas (La défense Lincoln). La belle Elizabeth Hurley, m’impressionne toujours autant par son aura. Enfin, Sarah Polley (Take this waltz) est excellente, tout comme la regrettée Katrin Cartlidge et la magnifique Vinessa Shaw (Miracle en Alaska), elles offrent un trio parfait. Face à elles et l’injustice de leur sort, Ulrich Thomsen et Ciarán Hinds (L'affaire Rachel Singer) ou encore Anders W. Berthelsen et Joseph Rutten, nous régalent de leur interprétation.