Compte tenu de la bande annonce qui ne me disait rien, j’ai ressenti ce film comme une bonne surprise. L’histoire d’un coup de foudre, avec tout ce que cela
conditionne de maladresse, de remise en cause et de courage pour aller au devant d’une situation inattendue, est ici évoqué sur une journée avec beaucoup de tact, d’humour et d’émotion. C’est un
vrai bol d’air frais avec tout ce que cela comporte de non-dit, de regard et de gestes apparemment anodins et qui prennent une importance à un moment clé, celui de l’attirance et de
l’interrogation, de la complicité et du désir. Mise à part quelques petites longueurs comme l’audition, j’ai été sensible à la réalisation, et à l’ambiance sobre et efficace. Bien qu’incroyable,
tout est juste crédible, car jamais Jérôme Bonnell, que je découvre sur ses cinq films, ne force ni en artifice ni en excès, que se soit
dans les situations ou les dialogues. L’histoire et agréablement racontée, sur ce coup de foudre de cette femme pour un inconnu aperçu dans le train. Certes, les quinze ans de différence d’âge,
au moins physique sont très marquées tant elle fait jeune, tant il fait très vieux, mais ça fonctionne bien. Beaucoup d’humour, beaucoup d’émotion et un enchainement magique qui abouti sur une
fin qui laisse une espérance auquel on voudrait croire.
Il faut dire qu’Emmanuelle Devos (La permission de minuit) joue à la perfection son personnage, entre tendresse, humour et émotion. De même Gabriel Byrne (Le capital) sait faire passer le trouble avec une retenue convaincante. Gilles Privat (Hellphone) est drôle, comme Aurélia Petit (A cœur ouvert) est excellente.