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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 10:41

http://www.elpais.com/especial/premios-goya/2008/images/promos_grandes/las_13_rosas.jpg

Je sais que j’ai l’art et la manière de poser des questions cons, mais je ne peux pas me refaire. Comment peut-on pour quelque raison que se soit, dénoncer, arrêter, torturer et assassiner, sans le moindre remord ? Question con, sans quoi il n’y aurait pas de malheur en ce bas monde. N’empêche que je ne peux m’empêcher d’être continuellement sidéré par le genre humain. Le 5 aout 1939, quatre mois après la fin de la guerre civile en Espagne, déjà bien meurtrière et horrible, 13 jeunes filles de 18 à 29 ans, militantes des JSU (Jeunesses Socialistes Unifiées), après avoir été arrêtées, torturées sont internées pour avoir distribué des tracts anti Franco. A la suite d’un attentat contre un capitaine et sa fille (tout à fait inacceptable de l’avoir assassiné), elles ont été exécutées en représailles. Je ne sais pas trop comment on peut tirer sur des gens en général, sur des jeunes femmes encore moins. L’une d’elle d’ailleurs, seule survivante de la salve fera face à son bourreau avec un immense courage. Comment peut-on dormir toute sa vie durant avec ça sur la conscience ? Une quatorzième sera exécutée quelques mois plus tard. Le film d’Emilio Martinez Lázaro, leur rend hommage avec efficacité et émotion, nous restituant une époque et une ambiance lors de la chape de plombs de la dictature, et du comportement de la population. La réalisation nous raconte en exergue l’histoire de quelques unes d’entre elles, avec beaucoup d’émotion et de sobriété, afin de mieux démonter une mécanique kafkaïenne pour une absurdité imbécile, odieuse et meurtrière. J’ai ressenti avec beaucoup de souffrance, les dernières heures de ces jeunes femmes, qui ne peuvent se raccrocher à aucune aide, aucune humanité ni aucun soutien que de mourir dans la fleur de l’âge sans aucune justification humainement supportable. Et en définitive, cela n’a servi à rien. La démocratie est belle et bien vivante, et ne doit pas oublier à quel prix. Au retour de la liberté, il n’y a pas eu de procès, ni de repentir. Une réalité que tous les dictateurs du monde devraient garder en mémoire, aucune tyrannie, la pire qu’elle soit, politique ou religieuse, ne tient face au temps et à la volonté des peuples, quelle qu’en soit le prix.

Les interprètes sont toutes excellentes, Pilar López de Ayala (Medianeras), Verónica Sánchez, Marta Etura (Eva), Nadia de Santiago (Capitaine Alatriste), Gabriella Pession, Teresa Hurtado de Ory, Celia Pastor, Alba Alonso, Bárbara Lennie (La piel que habito), Sara Martín, María Cotiello, Miren Ibarguren, Carmen Cabrera, toutes sont très marquantes.

A leur mémoire :

Carmen Barrero Aguado, Martina García, Brisac Blanca, Eh bien Pilar Ibanez, Julia Conesa Conesa, Adelina Garcia Casillas, Elena Gil Olaya, Vertus González García, Ana Lopez Gallego, Joaquina Lopez Laffite, Manzanero Dionisia Salas, Victoria Muñoz García, Luisa Rodríguez de la Fuente, et sans oublier Antonia Torres.

3 étoiles

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commentaires

G
Ou peut on voir ce film je le cherche désespérément ???
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B
il est en vente dans toutes les bonnes boutiques, et même trouvable en ligne...
C
Bel article! Je ne connaissais ni l'épisode historique terrible, ni le film qui lui est consacré. Merci donc.<br /> Et non, ce ne sont pas des questions cons! :) Il ne faut pas désespérer du genre humain, même quand on aurait toutes les raisons de le penser...<br /> Que faire, à part, comme disait Brassens, "la seule révolution possible", à savoir s'améliorer soi-même, en espérant que les autres en fassent autant...
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B
<br /> <br /> Merci. Il est à rajouter que l'Espagne ne s'est souvenu que tardivement de cette histoire dans les années 80 et depuis commémoré chaque année. Je resterai un éternel optimiste du genre humain,<br /> bien que trop souvent il nous en fait douter.<br /> <br /> <br /> <br />