Etrange et troublant, comme sait si bien le faire René Féret, et toujours en famille. L’histoire est tirée du roman de Gladys Huntington qui fit
scandale à sa sortie. Ça commence d’une manière doucereuse, un tantinet désuet, voir même ennuyeux, avant de prendre une tournure amusante. L’atmosphère du début des années 1900 est bien rendue,
tant en décors qu’en costumes. J’ai moins aimé le ton des interprètes, dont je ne sais pas s’ils ne jouent pas juste ou une scansion est imposée par le réalisateur, mais ça sonne souvent faux à
mes oreilles. Une fois passé certains écueils, le film prend son rythme et sa mesure pour s’emballer enfin, hélas sur la fin. Et en effet, la trame est dérangeante vue d’un certain angle, pour
qui ne la partage pas. J’ai pourtant deux sœurs mais jamais m’a effleurée le moindre soupçon de la sorte. Au final, j’ai bien aimé le rendu un peu sépia d’une histoire trouble et taboue dans une
époque bien évoquée. Le jeu des acteurs me semble donc inégal, ainsi Marie Féret, que j’avais beaucoup aimé dans
Nannerl, la sœur de Mozart, arrive à dégager
une forte présence. J’ai bien aimé Cyril Descours même s’il ne m’a pas convaincu franchement. Excellente prestation de Salomé Stévenin, tout comme du jeune anglais Harry Lister Smith ou le russe Andrei Zayats. La petite Lisa Féret est amusante à suivre. Je garde un bon arrière gout de ce
film.