Très beau film, prenant et passionnant sur un référendum qui m’avait tenu en haleine lors de sa campagne, et surtout l’incertitude qui avait régné quant à son
résultat et de la réaction des militaires. J’ai ressenti tout le long du film, cette pression angoissante qu’on ne peut vivre que sous une dictature, avec cette surveillance venant de partout, de
se sentir constamment en faute et en danger permanent. Oui, j’ai vraiment été passionné par les coulisses de cette campagne entre l’envie d’exprimer les quinze années de souffrance, et la logique
impérieuse de convaincre d’une possible victoire. Le dictateur Pinochet, de par un taux d’abstention record tel qu’il était prévu, devait l’emporter démocratiquement pour rester encore au
pouvoir. Et puis, un publicitaire a donné un souffle d’espérance avec un logo, une chanson joyeuse, des spots dans le pur style de la publicité et permis un vote massif pour le changement et le
retour à la démocratie. Un exemple unique dans l’histoire internationale. Pourtant, Pablo Larraín ne m’avait pas emballé avec son précédent
film, Santiago 73, post mortem dont je n’avais pas particulièrement percuté la symbolique. Là, il a fait preuve peut-être de
classicisme, mais avec efficacité et émotion.
La particularité de Gael García Bernal (Casa de mi padre) que j’aime beaucoup, est de varier ses rôles avec bonheur et sincérité. Il le prouve encore brillamment. Fidèles au réalisateur, Antonia Zegers et Alfredo Castro ou encore Marcial Tagle, donnent vie à leur personnage avec enthousiasme et talent.