Très beau film israélien de Shahar Rozen tout en subtilité, pudeur et tendresse sur une histoire toute de retenue et de sensibilité. Une mère de famille remet toute sa vie en cause
sur un ras le bol qui l’étouffe au plus haut point. Elle n’hésite pas à quitter son mari et travail pour partir à l’autre bout du pays avec ses enfants. Un changement difficile et douloureux mais
qui lui redonne la liberté de vivre au mieux de ses aspirations. Et arrive une très belle histoire d’amour avec sa colocataire nigériane. Mais c’est sans compter dans une société israélienne ou
racisme et homophobie vont les empêcher de vivre sereinement cette expérience sans réel avenir. Le ton du film est bouleversant par ses touches délicates et pudiques, tristes et violentes. D’autant plus terrible que
l’on sait dès le début que l’histoire n’aura pas de fin heureuse. C’est magistralement interprété par Anat Waxman qui passe de la nuit au
jour pour retomber dans l’obscurité rien par ses expressions et ses rares sourires de bonheur éphémère. De même l’extraordinaire Nthati
Moshesh qui très émouvante. Eyal Rozales et Natan Zahavi apportent des
touches différentes et convaincantes. Les enfants, dont la petite Reut Kahlon, et Ido
Port sont très bien.