Magnifique film qui d’entrée de jeu nous prend aux tripes et
ne nous lâche plus. C’est tellement désespérant qu’on sait de suite ce qui va advenir, que sans illusion je n’ai cessé d’espérer qu’une image, un souvenir, un sourire de la vie va empêcher
l’inéluctable. Mais chaque rencontre, chaque conversation va enfoncer plus sûrement Anders vers sa solitude finale. Le pire, c’est qu’on ne peut rien reprocher à personne, tant le passé a semble
t-il été très lourd pour qu’une main salutaire tant attendu le sauve. Sauf peut-être cette jeune fille, mais trop à l’image de son passé sulfureux. La mise en scène est superbe, les images sont
magnifiques, avec une bande musicale tristement belle. Tout s’assemble pour nous offrir un petit chef d’œuvre qui hante longtemps. Il y a du Ingmar
Bergman dans cette triste ambiance. Cette solitude, je l’ai absorbé en moi jusqu’au bout tout en la refusant dans une lutte violente. Il n’y a pas de pitié, pas de pathos lourdingue,
juste une ode solitaire, linéaire et inéluctable. Inspiré du roman Le feu follet de Pierre
Drieu la Rochelle, et dont Louis Malle en avait également réalisé un film au titre éponyme. Oslo 31 août, est une épreuve
douloureuse de toute beauté. Anders Danielsen Lie, est extraordinaire d’émotion et criant de vérité. De même tous les autres contribuent
avec excellence à la réussite de ce petit bijou.