L’inépuisable dévédéthèque de Platinoch regorge décidément de véritables trésors, comme cette pépite
brillante. Je ne l’avais jamais vu et sans savoir pourquoi n’en avais pas envie… bêtement ! Car en fait ce film est excellent en tout point. Par sa réalisation, dans la casbah d’Alger
entièrement reconstituée plus vraie que nature qu’on s’y croirait. Par le scénario, sur l’histoire d’un malfrat que la police tente en vain de cueillir sans oser entrer dans ce quartier risqué,
et que les beaux yeux d’une femme feront perdre toute prudence. Et puis par un dialogue magnifique aux phrases cultes. Enfin, la patte de Julien
Duvivier qui sait tellement mettre autant d’émotion que d’humour, de tendresse que de dureté, avec une telle dualité manichéenne éternelle. Comment comprendre qu’on soit attiré dans un
univers dangereux où les beaux gosses et les jolies filles vont à leur perte comme des papillons vers la flamme mortelle ? Jean Gabin
tient là un de ses meilleurs rôles, face à la belle Mireille Balin, qui verra sa carrière brisée par ses mauvaises fréquentations pendant la
guerre et que des « résistants » se comporteront aussi mal que l’ennemi. La superbe Line Noro impose son extraordinaire talent et
ses yeux gris éclatants. Et le trop fameux Fernand Charpin, excellent comme Lucas
Gridoux et tant d’autres sans oublier la grande Fréhel. Un film magnifique à voir.