Encore une histoire bien sordide et surprenante de Kim Ki-Duk, avec sa dose de violence mais qui se
laisse voir avec beaucoup d’intérêt. Sur fond de misère et de prêts impossible à rembourser tant les taux d’intérêts sont élevée, un spadassin à la solde du mafieux local, estropie les endettés
qui rembourseront sur l’’assurance. Comportement sadique du jeune homme, complètement azimuté qui va faire face à une situation bouleversante. Une femme va se présenter à lui comme étant sa mère
qu’elle aurait abandonné à sa naissance. Comme souvent, des paraboles christiques illustrent ses images et propos. J’ai trouvé une fois de plus quelque chose de zarbi dans cette histoire, sous
une forme de conte sordide avec une forme d’envoutement qui émeut, effraie et ne nous lâche plus. Il y a toujours autant de souffrance et de douleur dans son univers, comme la mort est en quelque
sorte une rédemption. La fin à ce titre est assez terrible et émouvante. J’avoue que j’ai mis du temps à laisser mûrir cette histoire, tant j’ai été pris entre plusieurs contradictions, et à
rechercher ce qui m’a fait le plus réagir. Peu de dialogue à comme à son habitude, beaucoup de regards perçants, de sourires énigmatiques et une caméra qui est nos yeux qui nous entrainent dans
cette folie. KKD nous fait passer ses sentiments de colère contre le monde de l’argent qui apporte souffrance et solitude, et perte de pitié et d’amour. Si je n’ai pas trouvé que c’est le
meilleur de ses onze films que j’ai vu sur le dix huit films qu’il a réalisé, il reste très marquant une fois de plus.
De même que l’art de trouver des interprètes de talent comme Lee Jung-Jin qui est remarquablement traumatisant par son jeu extraordinaire, ou de Min-soo Jo qui l’est tout autant sinon plus, tellement toute sa souffrance et son amour sont au diapason de ce qui peut se jouer avec un tel naturel.