Est-ce à dire que les films lesbiens doivent être laissés entre
les mains de femmes ? Au regard de la réalisation de Julio Medem, dont j’avais beaucoup aimé son Yo, También, ça me parait une évidence. Un soir à Rome, une hétéro russe fait la rencontre d’une lesbienne espagnole et vont passer la nuit ensemble, en
anglais. Résumé qui, s’il s’arrêtait là ne serait pas très original en
soit, mais aurait été un bon début pour une bonne histoire si… si les dialogues avaient été mieux maitrisés tant il affleure une réelle complicité entre les deux jeunes femmes. Car il y a
beaucoup d'émotion et de passion, et même de l'humour. Sous couvert d’une belle musique, d’une chambre d’hôtel aux toiles de maîtres faussement intello avec cupidon… il s’agit plus d’un prétexte
érotique. Heureusement, les deux actrices, Elena Anaya (La piel que habito) et Natasha Yarovenko qui sont très belles, jouent à la perfection, avec beaucoup de conviction et se donnent corps et
âmes. Je regrette juste un dialogue maladroit, quant son importance est cruxiale dans la découverte de leurs vies. Je pense aux révélations sur le gamin de la compagne de l'une, sur l'histoire de
la soeur jumelle de l'autre, qui soit sont mal construites, soit mal écrites. Sinon, la monté des désirs, sexuels et amoureux, le besoin de se confier, les hésitations de passer à l'acte et
enfin le plaisir qu'elles s'offrent pour une et pour repartir du bon pied au petit matin vers leurs destinés, sont souvent émouvants. Dommage donc, car il y a quelques moments où le romantisme et
l’émotion sont au rendez-vous et apportent beaucoup de sensibilité pour donner un beau film.