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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 08:47

http://fr.web.img5.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/35/40/25/18389083.jpgEn sortant de la salle, j’avais été transporté par une sensation particulière avec cette histoire. J’ai toujours été très attiré par les films de Kim Ki-duk, qui tantôt me mettent mal à l’aise, parfois en colère ou me subjugue et me fascine. C’est encore le cas cette fois-ci, où en le revoyant je m’aperçois que je n’avais rien oublié, et surtout pas cette sorte de poésie épouvantable qui est contée avec une douce mélancolie et une souriante tristesse. Il aborde une fois de plus la prostitution, qui plus est chez des mineures qui ressemblent d’ailleurs à des bébés de 12 ans, que c’en est extrêmement gênant. Deux amies, lycéennes rêvent d’aller en Europe, et l’une se prostitue pour payer les billets d’avion. L’autre la rassure, et surveille que la police n’intervienne pas pendant ses affaires, jusqu’à ce que l’horreur se produise. Le reste est une quête de pardon et de deuil qui frise l’absurdité irréelle jusqu’à cette fin magnifique. Une fois de plus, c’est magistralement filmé, avec des couleurs, une lumière, des décors et des actrices superbes, excellentes et envoutantes. Dès la première image en effet, je me suis senti happé par l’atmosphère qui règne, par ce calme apparent, par cette ambiance où jamais la frontière de l’incongrue ne déborde sur l’insoutenable qui pourtant est souvent atroce. Atroce en effet le saut de la fenêtre, dont on peut se poser la question d’un tel geste de la part de la petiote avec ce sourire ingénue et tranquille. Violentes aussi les gifles ou les coups de briques bien sanglantes. Après, j’ai un peu de mal à imaginer des chipounettes se donner dans cette activité, surtout avec un tel naturel quasi naïf ou religieux… mais ça, c’est mon côté éternellement naïf. L’aspect d’amitié que la gamine tente d’offrir à ces clients m’a fait penser à The long week-end. Quant à dédouaner les hommes/clients, comme l’explique le réalisateur qui s’offusque que l’on fasse trop passer sans cesse les femmes pour des victimes et les hommes pour des salauds, il me semble qu’il oublie qu’il s’agit ni plus ni moins de pédophilie, qu’elles qu’en soient les circonstances. Et là, il ne me trouvera pas pour adhérer dans son sens. Reste que son film est magnifique, perturbant et envoutant.

Une fois n’est pas coutume, il nous trouve des actrices talentueuses au plus haut point. Ainsi Kwak Ji-min est extraordinaire d’émotion, quant la très belle Seo Min-jung (L’arc) est troublante de charme et d’expressions envoutantes. Eol Lee est quant à lui superbe et magistralement marquant.

3 étoiles

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