Le film raconte une très belle et triste histoire d’amour, inspirée de la réalité
historique, dont le poète perse du XIIème siècle Nezami Ganjavi relatera l’amour dramatique
de Shirin, une princesse arménienne, et de Khosrow, roi des perses. De rendez-vous
manqués en empêchements, ils vont se perdre, se marier chacun de leur côté avant de se retrouver pour peu de temps. Lui sera assassiné par son fils jaloux, et elle se donnera la mort de
désespoir. C’est beau et triste comme toute passion amoureuse qui se respecte. Sauf qu’Abbas Kiarostami ne nous montre pas l’histoire mais
les spectatrices regardant le film. 114 femmes, de toutes conditions sociales, de tous âges, de tous styles, nous font part de leurs émotions, larmes, rire, effroi, joie et peine face à la toile,
face à nous, dont nous ne suivons la trame que par le son. C’est très original, me mettant parfois mal à l’aise de regarder ces femmes comme un voyeur d’âmes, mais d’imaginer mon
comportement face aux films est aussi un miroir amusant. Beaucoup d’inconnues, beaucoup de célébrités iraniennes. Golshifteh Farahani,
Mahnaz Afshar, Niki Karimi, Taraneh
Alidoosti, et une française, Juliette Binoche.