J’aurais presque envie de dire thriller à l’anglaise. De la part de Park Chan-wook ce n’est pas banal.
Pourtant, dans cette petite histoire à suspens, sans aucune frayeur, il y a de cet humour bien british. A la mort du père, la veuve éplorée et sa fille voient apparaitre comme par enchantement un
oncle bien mystérieux. Il s’installe chez elles pour quelques jours qui vont devenir feutrés, troublants, lancinants et où les disparitions meurtrières vont se succéder. La bonne, la tante… très
vite on comprend les profils de chacun, on devine ce qui va arriver, même la fin est d’une logique imparable et sans surprise, tant c’était attendu. C’est à un tel point que je me demande s’il ne
s’agit pas d’un remake déjà vu de nombreuses fois. Joliment racontée, magnifiquement filmée et superbement interprétée, cette histoire simple ne m’a pourtant jamais enthousiasmé. J’attendais
quelque chose qui n’est jamais venu, une sorte de peps qui nous aurait sorti de cette profonde léthargie qui ne fait aucune vague, aucune émotion. C’est beau, presque chaleureux malgré la
froideur des événements, enchanteur même, mais une fois sortie de la salle, on n’y pense plus.
Avec une Mia Wasikowska (Restless) qui est excellente, froide et presque jolie, elle n’arrive pas pour autant à dégager ce plus qui aurait rendu son personnage plus glacial. J’en dirais presqu’autant pour Matthew Goode (A single man), qui par moment est une vraie caricature d’Anthony Perkins. Pour le coup, c’est la très belle Nicole Kidman (Paperboy) qui pour moi sort le grand jeu, avec une réelle émotion de désirs et de peur. Jacki Weaver, (Animal kingdom) aussi n’est pas trop mal, quant Dermot Mulroney (J. Edgar) même brièvement, fait son effet. Il y a même une apparition inattendue de Judith Godrèche (L’art d’aimer)… sic ?