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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 10:19

Trop beau film que j’ai adoré, et revu une deuxième fois avec plaisir. Adapté de son propre roman (Prix Goncourt 2008), Atiq Rahimi a réalisé avec beaucoup de subtilité une histoire qui ne pouvait souffrir de la moindre faute. Quasiment en huis clos, dont la trame relate avec une extraordinaire justesse les sentiments intérieurs que gardent pour elles les femmes, musulmanes en l’occurrence. A Kaboul, une jeune femme s’occupe de son vieux mari dans le coma. A ses petits soins, avec une infinie patience, elle se met à lui confier tous ses petits et lourds secrets les plus intimes qui l’étouffent. Elle se sert de lui comme d’une Syngué sabour, tiré d’un mythe de la Perse ancienne, pierre considérée comme magique à qui l’ont pouvait tout confier et se soulager. Au bout de cette thérapie, la pierre finissait par exploser libérant enfin de tout ce poids trop lourd à porter. C’est raconté avec beaucoup d’intelligence, de tac, d’humour et d’angoisse. Ainsi, se révèle une horrible société où les hommes oppressent les femmes, dont ces révélations dévoilent la profondeur de leur vie de misère où elles sont enfermées et asservies. Le rythme est lent mais jamais long, où il arrive toujours quelque chose ou révélation qui anime, fait rire ou émeut. La mise en scène est superbement équilibrée et maitrisée. La trop merveilleusement belle Golshifteh Farahani (Poulet aux prunes) porte sur ses épaules tout le poids du film avec une force incroyable, un degré de talent extraordinaire qui révèle une actrice de très haut niveau. Ne pas rater la fin, avec ce dernier regard et ce sourire qui en dit long et hante longtemps. Pas simple le rôle de Hamidreza Javdan, de même que la très jolie Hassina Burgan est drôle et émouvante, ainsi que Massi Mrowat très convaincant.

4 étoiles

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