Etrangement, s’il est assez déconcertant au début à se mettre dans l’ambiance doucereuse, assez vite on se laisse prendre au rythme lent et au désespoir amoureux. Les histoires
sur des triangles amoureux ne sont pas spécialement très innovantes. Pourtant, le jeu de caméra, l’excellence du casting, une musique ténue et une réalisation maitrisée donnent au final un film
qui marque. Etonnamment, les personnages ne sont pas très sympathiques. Cette jeune femme mariée qui se perd dans un amour destructeur, ce mari coincé qui ne mérite sans doute pas ce qui lui
arrive, et cet amant détestable de par sa lâcheté nous offrent un trio peu affable. Malgré toutes les qualités indéniables du film, je n’ai pas tout à fait aimé. Un je ne sais quoi d’arrière
pensée me gène dans le discours qui semble excuser trop facilement les faiblesses des uns et des autres qui va au-delà de l’histoire. Lâche à cause de la guerre, lâche à cause de papa pasteur
intransigeant, lâche à cause de maman possessive… ça fait un peu psychologie de comptoir. Je n’ai pas lu la pièce pour savoir si c’est dans l’esprit de l’auteur, ni vu le film d’Anatole Litvak pour comparer. Rachel Weisz, que j’adore depuis The constant gardener, est belle et talentueuse. Belle prestation de Tom Hiddleston qui s’impose
dans un vrai rôle de composition. Excellent Simon Russell Beale qui marque durablement les esprits.