Après
Intouchables mais surtout l’excellent Hasta la vista, arrive sur le même thème, ce bon gros navet. Librement inspiré du roman semi-autobiographique de
Mark O'Brien. Cette histoire aborde donc un sujet sensible et visiblement tabou, sur la sexualité des handicapés, trop gravement atteint
pour espérer ce qu’ils sont en droit d’avoir comme tout le monde. L'assistance sexuelle est donc l’ultime recours pour beaucoup, qui n’ont pas la chance et le bonheur de rencontrer
autrement, un peu de tendresse et d’amour charnelle. C’est donc bien d’en parler, afin de faire évoluer les mentalités. Sauf que ce film, l’aborde avec nombre de malhonnêtetés intellectuelles,
qui m’ont agacé en révélant bien des hypocrisies. D’une part d’insister lourdement que cet assistante n’est pas une prostituée, avec un mépris pour celles qui le sont quant elle reçoit pourtant
rétribution en échange d’une relation sexuelle. Relire la définition dans le dico. Il est vrai qu’elle y apporte plus d’attention et de soins, mais pour moi le résultat est le même, ni
répréhensible. A noter que le mari ne fait rien d’autre, que de vivre du métier de sa femme. Ne serait-ce pas un maquereau ? Amusante hypocrisie aussi que de convertir sa femme au judaïsme,
afin d’expier une certaine culpabilité d’un métier dont elle ne veut pas dire son nom, quant la Bible condamne à la lapidation toute femme adultère ou prostituée, et n’est-il pas dit aussi
« tu ne tromperas point » dans les dix commandements ? Arrêtons donc les conneries religieuses, merci.
Autre hypocrisie, la femme est vue à poil sous toutes les coutures… mais pas le mec ! Je pense sincèrement que l’aide à une sexualité, à défaut de passer par des gens aimant, est capitale, et qu’importe l’appellation et par qui elles sont prodiguées, du moment qu’elles existent, et offrent bonheur et plaisir à celles et ceux qui en sont privés. Du coup, ce film aurait gagné en modestie, en tolérance et en nous épargnant les aspects religieux, les anathèmes et les hypocrisies, pour rendre plus humain l'essentiel et faire gagner à leur cause ce besoin vital. Est-ce que le but de ce simili porno « humanitaire » était d’obtenir un Oscar ? Ce dénuement à répétition, n’apporte d’ailleurs que peu d’intérêt. La fin est un bon gros pathos tire larmes comme je n’aime pas.
En dehors d’une mauvaise réalisation, les interprètes donnent beaucoup de leurs convictions. Ainsi, John Hawkes (Winter's bone) est excellent, comme Helen Hunt est extraordinaire. J’aime beaucoup William H. Macy (La défense Lincoln) qui s’impose véritablement. Les jolies Moon Bloodgood, Annika Marks et Robin Weigert sont également marquantes.