Continuant d’explorer le livre de Frank Capra qui avait réalisé ce film, en réaction à la crise économique et à ses origines modestes, j’ai pu découvrir une très jolie fantaisie. Le film
règle pas mal de comptes, contre les responsables, exploiteurs et profiteurs de la crise, sans jamais tomber dans le discours extrémiste. Au regard des Oscars reçus, indique qu’il avait vu juste.
Le tout est enrobé d’humour, de gags, et d’une histoire d’amour entre un riche fils à papa et une pauvre petite secrétaire que tout sépare, excepté une vision de la vie. Il y a beaucoup de
légèreté dans l’air, de gentille naïveté aussi, mais que l’on ne s’y trompe pas, tout est calculé et maîtrisé, dans la mise en scène, comme dans les dialogues. La tirade contre les impôts résonne
d’une logique valable aujourd’hui, à 75 ans d’écart. J’ai beaucoup aimé cette fable joyeuse, cette ambiance de cirque avec une animation sans cesse virevoltante. La confrontation entre
Edward Arnold excellentissime, et Lionel Barrymore, formidable de nuance de jeu, est
juste un vrai régale. Jean Arthur (Seuls les anges ont des ailes) est adorable de
charme et de beauté, et joue avec beaucoup de sensibilité. James Stewart est grand par son talent et impose son style, son sourire et son
charisme. Un très beau film à découvrir ou revoir.