Décidément l’Inde ne me fait pas rêver. Décidément, les religions non plus. Décidément la vie des femmes n’est pas un long fleuve tranquille ni sur le Gange. Ce superbe et terrible
film, relate le sort des veuves de 7 à 77 ans devenant des parias de la société. Elles sont rejetées et enfermées dans des prisons, des ashrams, vivants de mendicités, voir de prostitution en
attendant la mort… et en espérant une réincarnation en homme, de préférence. Aujourd’hui encore, plus de 35 millions de ces femmes vivent en exclusion totale dans le mépris général. Le film,
situe l’histoire en 1938, année ou Ghandi prend le pouvoir, suscitant l’espérance d’un changement de statut des veuves. Mais il les laissera dans leur situation par « tradition »
religieuse. La loi civile cependant leur donne le droit de remariage, peu pratiquée. Malgré de nombreuses difficultés causées par les intégristes qui retarderont de cinq ans la réalisation, la
persévérance de Deepa
Mehta et au soutien international dont George Lucas, le film a pu se faire. Il est magnifique, tant en image qu’en couleur, avec un casting splendide. Ainsi, Lisa Ray (I can’t think straight), est non seulement magnifiquement belle, mais avec des nuances d’expressions de par son talent
exceptionnel, elle donne une incroyable force à son personnage. La petiote Sarala, est extrêmement marquante dans son jeu, dans ses regards et dans sa voix, qu’elle hante
longtemps. Seema Biswas est excellente de force, quant John Abraham, est superbement
convaincant.