C’est le genre de film que j’apprécie par excellence. Réalisé en 1945, par quatre réalisateurs de renom et de qualité, tels Robert Hamer, Alberto Cavalcanti, Basil Dearden et Charles Crichton, qui marquèrent durablement le cinéma avec pour thème l’épouvante-thriller qui contribua à un réel essor du genre. C’est intelligemment construit en cinq sketches reliés entre eux par une liaison qui apporte toute la lumière dans la scène finale. L’histoire commence avec une ambiance bien étrange tout en étant banalement sympathique. Un homme se rend dans un cottage où s’y trouvent déjà des invités qu’il lui semble connaître, ou sans doute avoir déjà vécu cette scène. A tour de rôle, chacun raconte avec bonhommie une histoire mystérieuse qu’ils ont vécu, où la mort et le surnaturel prévaut, donnant un climat d’anxiété crescendo qui ne nous quittera pas, car on ne sait trop dans quelle sphère on nous mène. L’étrangeté de chaque histoire nous prend aux tripes car l’on ne sait jamais vraiment comment ingérer chaque narration contée par les protagonistes. Différents thèmes sont abordés avec Le cocher de corbillard, La fête de Noël, Le miroir hanté, La partie de golf et Le mannequin du ventriloque qui rien qu’à leur titre en dit long sur ce qui nous attend. Chaque histoire est adaptée de romans ou nouvelles de E. F. Benson, Angus MacPhail, H. G. Wells, et de John Baines. D’autant plus impressionnant que le ton est tantôt joyeux ou tantôt triste mais toujours intrigant. Il y a un peu des contes d’Edgar Allan Poe dans l’ambiance et l’étrangeté des événements. Enfin, le final est désarmant à donner encore des frissons. Certes les effets spéciaux sont un peu chiches mais compensé par les mises en scène efficaces. J’ai beaucoup aimé le fait que chaque histoire à son style et la marque de son réalisateur qui impressionne par l’homogénéité générale dans le ton bien british.
L’ensemble des vedettes est excellent. Ainsi, Mervyn Johns (Les 55 jours de Pékin), Roland Culver et Mary Merrall, ou encore la jolie Sally Ann Owes, Barbara Leake et Googie Withers, mais aussi Ralph Michael, Basil Radford ou Michael Redgrave (le père de Vanessa) et Renee Gaddle, Frederik Valk, Anthony Baird, tous arrivent à nous émouvoir.