Rarement bataille ne fut déjà en son époque aussi médiatisée, tant l’exploit fut incroyable et le sacrifice exemplaire. Dix ans après la défaite de son père Darius à Marathon, Xerxès Ier tente à son tour de soumettre l’ensemble des cités grecques. Pour cela, il rassemble une gigantesque armée d’environs cinq cents mille hommes, principalement dans la marine. Sans aucun doute du jamais vu en son temps. Ainsi, le 11 aout 480 avant JC, après avoir débordé les forces grecques de sept mille hommes face à deux cent dix mille perses, seuls 300 spartiates et 700 thébains et thespiens décidèrent de résister pour laisser le temps aux grecs de consolider leurs défenses, et préparer les futures grandes victoires décisives. Une bataille de trois jours qui restera inscrite dans la mémoire de l’humanité par la vaillance et le sacrifice salutaire d’une poigné face à la multitude. Du bien contre le mal ?
Le film, réalisé par Rudolph Maté en 1962, nous conte les événements en respectant la réalité historique, ce qui est plutôt rare et à saluer, jusque dans la seule imprécision de leur fin. Il nous offre en partie les deux versions, d’Hérodote et de Diodore de Siciles. En effet, les dernières heures des 300, varient selon qu’ils sont anéantis lors de l’attaque nocturne du camp perse, et celle du dernier carré entourant le corps de leur roi Léonidas, tous fauchés par les milliers de flèches. La réalisation est prenante, et les scènes de batailles et des combats au corps à corps, sont d’excellentes qualités. J’ai beaucoup aimé l’ambiance, la reconstitution d’une époque et des combats, sans effet carton pate comme trop souvent dans les péplums, et les danses. Nous sommes loin de la version bande dessiné 300 de Zack Snyder que j’ai adoré.
Les interprètes sont tous convaincants. Ainsi, Richard Egan (Les inconnus dans la ville) est très crédible, avec Ralph Richardson, imposant. Pour une rare fois dans ce genre de film guerrier, les femmes ne sont pas des potiches aux beaux culs, mais la très belle Diane Baker (Le silence des agneaux) est émouvante et talentueuse, comme la tout aussi canon Anne Wakefield qui marque férocement son personnage, ou encore Anna Synodinou, actrice et femme politique, un peu à l’image de son rôle de reine Gorgo. Barry Coe est enthousiasmant, avec David Farrar qui mettra un terme à sa carrière avec ce film, sont excellents.
Un mausolée a été aussitôt construit sur le Mont Kolonós où ils moururent, et une stèle leur est dédiée par le poète Simonide de Céos :
« Étranger, annonce aux gens de Lacédémone que nous gisons ici, obéissants à ses lois ».