Sans être le polar de l’année, j’ai bien aimé suivre cette enquête, loin d’être un véritable thriller, mais plus une galerie de protagonistes aux profils psychologiques variés et interactifs. L’histoire en soit est un classique du genre. Un ex flic viré pour meurtre d’un violeur assassin, devenu détective agent de recouvrement, est chargé par le maire de la ville d’enquêter sur sa femme prétendument infidèle. Classique parce que l’on comprend de suite les pièges, les tenants et aboutissants, et même de la fin sans surprise. De fait, il n’y a rien de bien passionnant dans l’enquête, juste les personnages, bruts de décoffrages, stéréotypés et clichés au possible. Oui mais voilà, malgré tout le côté ronronnant de l’affaire, il y a quelque chose qui fonctionne, ou a fonctionné pour moi. La réalisation est sobre, le jeu de caméra est fluide, et les obscurités sont agréables car visibles. Je ne compte pas le nombre de films où il faut se forcer à discerner quelque chose parfois durant toute la durée de l’histoire que s’en est à chier. Tout comme la trame qui ne cherche pas à nous embrouiller par des détails inutiles et des hasards de dernières minutes tellement hasardeux qu’à chaque fois je suis en colère qu’on nous prenne pour aussi con. Là, c’est simple et limpide, crédible parfois, surtout avec nos actualités régulières aux politiques corrompus à tel point qu’ils ne s’en rendent même plus compte, pas plus que nos journaleux complices souvent. J’ai beaucoup aimé la réaction du mari, quant il voit sa femme comédienne dans une scène de sexe. Je me suis souvent fait cette réflexion, pourtant cinéphile averti, que je ne pourrai jamais sortir avec une actrice. Je ne supporterai pas de la voir « jouer » à l’amour et au sexe avec des partenaires avides. Alors certes, ce film ne restera sans aucun doute pas dans les anales de chef d’œuvres mais pas non plus dans les navets.
Avec ça, un casting étoffé qui n’a pas à rougir de sa prestation. Ainsi, Mark Wahlberg (Contrebande) sans casser la baraque, négocie son personnage avec conviction. De même Russell Crowe (Man of steel) qui n’en fait pas trop et surprend agréablement. J’ai envie d’en dire autant pour Catherine Zeta-Jones (Effets secondaires), jolie et convaincante. Jeffrey Wright (Les marches du pouvoir) et Barry Pepper (Princess Kaiulani) comme Kyle Chandler (Zero dark thirty) sont excellents. La trop belle Natalie Martinez (Eldorado la cité d’or) et la non moins superbe Alona Tal (Veronika Mars) sont très marquantes d’émotion et de tendresse.