Quel message subliminal doit-on comprendre ? Celui de l’amitié entre deux femmes d’univers différents, ou un autre plus pernicieux ? Pour une jeune femme qui tente de s’insérer dans la société où elle est née, il me semble qu’elle fait tout le contraire. Il s’agit ici beaucoup plus de désintégration. Son fiancé doit se convertir à l’islam et passer par la mutilation sexuelle avec la circoncision afin de l’épouser. Si elle l’aime tant, pourquoi ne pas le prendre tel qu’il est, et vivre avec ses différences ? Puisque la vie de famille la pèse tellement, pourquoi appliquer cet ayat du coran ? Sa passion de la danse et de la chanson, aussi belle soit-elle, est une autre manière d’imposer une culture et de s’enfermer prisonnière, elle qui tentait au contraire de s’en soustraire. Il n’y a rien de charmant dans cette histoire, et rien qui me fasse penser qu’un humour sous entendrait le contraire de ce qui nous est conté. Tout se passe, non avec dénonciation de mode fonctionnement familiale archaïque et rétrograde, mais comme référence à suivre et rentrer dans le moule. C’est le cas pour son amie, mère de deux enfants, dont le père est mort dans un accident, qui est considérée comme une pute avec son comportement et ses vêtements. Bientôt elle portera tchador et hidjeb. Ne fait-elle pas les youyous à l’aïd ? Bref ! Vous l’aurez compris, comme dans Il reste du jambon ?, sous de fallacieuses histoires bon enfant, un Tarek Ramadan sera heureux de voir ce film passer comme des hadiths à la poste.
Dommage, car Rachida Brakni (La ligne droite) joue plutôt pas trop mal, quant Isabelle Carré (Des vents contraires) est excellente d’émotion. J’aime beaucoup Biyouna (La source des femmes) mais je la trouve en dessous de ce qu’elle sait faire. Sans doute que son rôle ne lui convenait pas trop. Le beau gosse de service, le fils de papa, Stanley Weber (Thérèse Desqueyroux) est très marquant. De la même manière Mhamed Arezki (Mohamed Dubois) est convaincant. Baya Belal (Le cochon de Gaza) comme la jolie Agathe de La Boulaye (Associés contre le crime...) jouent avec conviction. Les enfants, dont la chipounette Malonn Lévana (Tomboy) est amusante. Rachid Taha en caméo…