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12 septembre 2013 4 12 /09 /septembre /2013 16:20

Claire Simon réalise entre documentaire et fiction, un étrange voyage au sein de la gare sans jamais la quitter. D’une manière générale, je n’aime pas les gares, sans claustrophobie ou agoraphobie, mais ce monde qui va et viens, cette masse de gens de tous horizons, de tous comportements et toutes ces incertitudes qui se croisent, se chevauchent, s’ignorent et s’évitent avec une peur instinctive sur ses gardes, et une violence prête à exploser à tout moment, m’a toujours fait peur ou mis mal à l’aise. J’en ai tout autant ressenti de mon fauteuil bien tranquille dans la salle. Et c’est bien ce qui est montré, malgré le positivisme à toute épreuve censé passer en filigrane. Car ce « petit » village qu’est la gare, fourmille au travers du fil conducteur qu’est Mathilde qui rencontre Ismaël faisant sa thèse sur ces lieux, nous permet de voyager et découvrir tous les à côtés, les humeurs et caractères d’un lieu de transit, de passage mais aussi de vie. Des boutiques aux moindres recoins, du long des voies aux périphéries, se malaxe tout un monde d’univers et de centres d’intérêts aussi divers et variés que le vaste monde entier. Des hommes et des femmes venues de partout et de nulle part se retrouvent ou disparaissent, tels les rêves et les espérances, les joies et les peines. J’ai été subjugué par l’ambiance qui est retranscrit à travers quelques personnages centraux, sur des destins qui se croisent et se permutent pour se séparer dans la nuit de la vie. C’est très beau et désespérant, et quant vient la fin, on est heureux de sortir de cet endroit clos à l’air libre et de rentrer chez soit au calme en sécurité.

Nicole Garcia (38 témoins) est extraordinaire dans ce personnage qui lui colle à la peau, face à un Reda Kateb (Les petits princes) magnifique de conviction. De même que François Damiens (Torpédo) est bourré d’émotion comme rarement. Monia Chokri (Laurence anyways) est belle et émouvante marque terriblement. J’en dirai autant pour Lucille Vieaux, qui donne la chair de poule avec talent, également pour Sophie Bredier. Ou encore Ibrahim Koma (La cité rose), Clémence Boisnard, Laura Samyn et j’en passe qui sont marquants, voir hantants.

3 étoiles

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