Avant de découvrir le remake, il me fallait me replonger dans ce film que j’avais vu il y a déjà très longtemps, et dont le souvenir diffus me laissait une bonne impression. J’ai donc retrouvé avec beaucoup de plaisir, cette histoire très particulière, complètement irréelle, avec une folle passion amoureuse et obsessionnelle, hors du temps et des réalités. Toute cette richesse qui brille, scintille et dégouline à outrance, extrêmement kitch, en est écœurante au regard d’une époque de crise. A la différence du livre, on découvre progressivement les évènements, les personnages et les liens qui les unis ou les sépare. On ne ressuscite pas le passé, est-il dit et démontré. Cet amour pour une jeune femme, dont seul l’argent séduit et lui fait tourner la tête dans une frivolité dévorante, m’interroge sur cette relation amoureuse de Gatsby. Pauvre, il ne méritait pas qu’on attende son retour de guerre pour l’épouser ; riche, il se voit rehausser au statut de dieu… le temps d’une griserie. Il règne dans cette folie, une profonde tristesse romantique avec un final terrible. La réalisation de Jack Clayton est magnifique, aux images superbes, souvent kitchs d’après le roman de Francis Scott Fitzgerald, qui était déjà un remake. En effet, une première adaptation avait été réalisée en film muet dès 1926 par Herbert Brenon. En 1949, sous le titre Le prix du silence c’était Elliott Nugent qui s’y attelait, avec Alan Ladd. Un téléfilm avec Paul Rudd avait apparemment laissé les critiques désappointés. Je suis donc impatient avec appréhension de découvrir la version de Baz Luhrmann, surtout que son Australia qui m’avait gavé un max.
Que Robert Redford (Surveillance) était beau ! Il est dans ce rôle juste magnifiquement extraordinaire et marque forcément à tout jamais un tel personnage. Mia Farrow dégage avec passion toute la futilité de cette totale immature frisant la caricature de la femme-enfant avec une très grande conviction. De même Bruce Dern (Twixt) est impitoyable en macho violent et insupportable. Franchement, que Karen Black (Dialogue de feu) est d’un physique spécial, mais joue avec une telle force qu’elle en est impressionnante Sam Waterston (La porte du paradis) est excellent en témoin et acteur des évènements. La très belle Lois Chiles, surpasse en charme et beauté toute les autres. Sans oublier naturellement la chipounette, qui n’était autre que Patsy Kensit.