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6 septembre 2013 5 06 /09 /septembre /2013 10:13

RZ2_GR~1.JPGPour son second film après Belle épine, Rebecca Zlotowski s’est inspirée du livre La Centrale d’Elisabeth Filhol pour nous décrire un monde stupéfiant, ici chez nous, dans nos centrales nucléaires. Plus que cette romance insipide, dont je ne perçois pas bien les motivations des uns et des autres ni l’aboutissement finale d’un point de vue de la réalisatrice, l’intérêt du film est surtout sur le statut des travailleurs du nucléaire. En effet, l’histoire de cette fille en couple qui couche avec le premier venu tout en aimant toujours son compagnon qu’elle épouse sans vouloir se séparer de son amant qui la met enceinte alors… Ce triangle plus ou moins glauque, pas passionnant ni émouvant et des scènes dénudées plus vulgaires qu’autre chose, s’inscrit mal dans cette trame. Alors que le drame qui se joue et qui concerne plus de 22 000 salariés qui travaillent dans de terribles conditions, et dont on peut lire un excellent dossier ici a de quoi nous faire dresser les cheveux et battre le cœur. Il faut avouer que j’ai été ahuri de voir les conditions dans lesquels ils travaillent, pour des salaires de misère, sur des contrats de sous-traitance précaires. C’est un grand choc stupéfiant du monde du travail que l’on pouvait naïvement penser que ça n’existait plus par chez nous. C’est une véritable découverte à la Zola, d’un univers dont on ne parle jamais et qui contamine des milliers d’hommes et de femmes dans l’indifférence apparemment totale, ou une certaine censure d’Etat. Le sujet est d’autant plus intéressant que jamais le film ne va dans un sens du pour ou contre el nucléaire, mais un constat terrible d’exploitation de masse de salariés dans des conditions sanitaires pour le moins effroyables. D’autant qu’il me semble que la plupart des missions pourraient être dévolues à des robots, et en tout les cas, la protection devrait être maximale, les salaires à la hauteur des risques et d’un métier mieux considéré.

Est-ce qu’Asghar Farhadi aurait transformé Tahar Rahim (Le passé) en acteur ? Sans être époustouflant, je l’ai trouvé nettement meilleur, et c’est plutôt une bonne surprise. Quant à Léa Seydoux (Sans laisser de trace), elle est inattendue avec ses cheveux courts, joue avec toujours avec beaucoup de conviction et d’émotion. Olivier Gourmet (Vénus noire) est excellent, tout comme Denis Ménochet (Les adoptés) très convaincant. Johan Libéreau (Voie rapide) m’a moins enthousiasmé, alors que Nozha Khouadra (Omar m'a tuer) est jolie avec beaucoup de talent persuasif. De même que Camille Lellouche est excellente et terriblement marquante.

3 étoilesTahar Rahim et Léa Seydoux dans Grand Central

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