Paradoxalement, avec ce genre d’histoire qui devrait trouver en nous de l’émotion, ne débouche que sur de l’agacement. Il faut dire que la mise en scène et le profil des protagonistes n’aide en rien. Un gros con de père n’ayant d’amour et d’admiration que pour un seul de ses deux fils, était déjà con avant d’être malade, quelque soit sa maladie qui ne l’en rend pas moins con. Quant aux fils, ils sont tout aussi cons l’un que l’autre, héritage sans aucun doute du père. Et ce n’est pas la connerie crasse de celui-ci qui excuse la connerie grave des deux cons… Vous l’aurez aisément compris, je n’ai pas aimé, non pas l’histoire, mais son traitement. C’est long, virant prétentieux souvent, pour accoucher de si peu. On a le sentiment d’un ratage qui est passé à côté de quelque chose qui eut pu et du être beaucoup plus prenant et émouvant. Je connais un cas proche semblable que je trouve particulièrement triste et pathétique, qui a toute sa vie tenter d’être aimé par un père qu’il vénérait quant c’était un sale con, qui l’appelait par le prénom de son autre fils. Kirk Douglas à vécut aussi cette situation qui lui a pourri la vie. C’est certainement désagréable, mais qu’il faut traiter avec dédain plus que cette quête désespérée qui ne voit jamais d’aboutissement heureux. J’ai pour ma part le bonheur de ne pas connaître de conflit de la sorte, mais je ne me serais jamais humilier de la sorte à quémander ne serait qu’un regard sinon tendre au moins simple, même je comprends la souffrance endurée. Et de manque d’amour, le film ne nous en montre pas grand-chose, qu’une succession de pseudo bons mots et mauvais gags. Le pire dans tout ça, c’est que cette histoire est autobiographique pour Nicolas Mercier avec sa première réalisation, qui pour le coup aurait du confier le scénario à un autre réalisateur moins impliqué personnellement en ayant le recul nécessaire.
Il est vrai que les acteurs sont particulièrement mauvais. Ainsi, Pio Marmai (D'amour et d'eau fraiche) est des plus pénibles à supporter tant tout sonne faux chez lui. J’en dirais presqu’autant de Jérémie Elkaïm (Main dans la main) qui semble se noyer dans un verre d’eau tant il ne trouve jamais le ton juste. J’adore Eddy Mitchell (Les petits princes) chanteur, présentateur et acteur, mais il s’enfonce film après film vers les abysses sans fond. Oserais-je dire que Chantal Lauby (La cage dorée) est moins mauvaise ? Sans doute parce que son rôle est quasi inexistant. Non, Charlotte De Turckheim (Mince alors !) et Zoé Félix s’en tirent très bien.