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12 mai 2013 7 12 /05 /mai /2013 00:00

Parce que son œuvre n’est pas du gout des islamistes, parce qu’il est un résistant à la dictature dans son pays, Jafar Panahi subit de la part du régime iranien, censures, interdictions de sortie, oppression et condamnation à la prison. Pourtant, cet opposant politique est certainement l’un des plus grands réalisateurs iranien, dont ce film de 2006, en est une des preuves flagrantes.

Lors des qualifications pour la coupe du monde de football 2008, une jeune fille brave l’interdiction faite aux femmes de voir des matchs de foot dans les stades. Arrêtée, elle est parquée avec d’autres jeunes filles, surveillées par des soldats, en attente d’être transféré à la brigade des mœurs. Fans de football, supportrices inconditionnelles de leur équipe nationale, elles tentent tout ce qu’elles peuvent pour accéder aux gradins, en vain. A la longue, un soldat commente le match Iran - Bahreïn en direct, et c’est l’explosion de joie lorsque leur buteur ouvre le score. Dans cette joie, dans leur injuste sort, un dialogue s’instaure entre prisonnières et gardiens, mettant en lumière les contradictions de la loi qui autorise les femmes à aller dans les salles de cinéma, et les empêchent d’assister aux stades de sports. Dialogue absurde, débat contradictoire, dont on comprend que les mollahs aient été furieux face aux ridicules de leurs positions illogiques et indéfendables. Le film est beau, puissant et crispant tant ils scandalisent de tant d’injustices et de cet archaïsme qui n’a pas sa place dans nos sociétés. Il y a aussi de l’humour, comme cette scène, où n’ayant jamais pu voir le match, elles oublient lors d’une discution passionnée dans le bus qui les emmènent à leur condamnation, de voir la télé qui retransmet dans un magasin lors d’un arrêt. La fin est magnifique, avec les rues en liesses pour la victoire et la qualification.

Les acteurs sont non professionnels et jouent avec talent et conviction sans doute mieux que l’auraient des pros. De fait, Sima Mobarak Shahi, Safdar Samandar, Shayesteh Irani, Ayda Sadeqi, Golnaz Farmani, Mahnaz Zabihi et Melika Shafahi, donnent une représentation variée de l’excellence de leurs talents et de la force de conviction qui les animent, les Mohammad Kheir-abadi et Masoud Kheymeh-kabood sont parfaits.

3 étoiles

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