Il y a des tests comme ça en amour qu’il ne faut jamais faire pour vérifier que l’on tien à soit. C’est la douloureuse expérience que va vivre cette jeune femme, amoureuse d’un jeune chef d’orchestre et qu’elle soupçonne de la tromper. Ainsi, elle lui annonce par vidéo qu’elle le quitte, et se cache dans une pièce secrète de la maison avec vue derrière des miroirs sans teint. Sauf que sans la clé, elle se retrouve coincée sans plus aucun moyen de communication, et témoin de tout ce qui va se passer sous ses yeux. J’avoue que j’ai beaucoup aimé. Ce drame angoissant d’Andrés Baiz est découpé en trois parties. Le point de vue par la nouvelle petite amie Fabiana, intéressée par l’argent de son amant, et qui va faire face à des phénomènes qu’elle pense provenir de l’au-delà. Le point de vue de Belén (Hélène) qui nous éclaire sur ses motivations et ce qu’elle endure, entre son enfermement à rendre claustro, et son homme qui n’a pas perdu de temps pour dégoter une nouvelle maitresse et la tromper sous ses yeux. Enfin, la troisième partie sur les révélations, découvertes et confrontation des situations et sentiments de haine et de jalousie, de solidarité et de trahisons, est le summum de l’angoisse. Jamais la pression, ni l’angoisse ou la peur sourde ne nous quitte, quant jamais rien ne s’impose comme l’horreur. Toute l’histoire est écrite et réalisée avec beaucoup de subtilité, de naturel et de sensibilité. Un vrai thriller comme je les aime, sans artifice, sans effet particulier, sans même de musique angoissante. Tout est dans le jeu des interprètes, dans les cadrages et les magnifiques images, et dans la narration, simple mais terriblement efficace. On pourra reprocher un certain classicisme, mais l’essentiel est ailleurs, comme les relations humaines et amoureuses. Beaucoup de scènes dénudées donnent un caractère encore plus prégnant à l’angoisse tant la vie, l’amour et le sexe sont tellement nature que la dimension des sentiments prend le pas sur l’étouffante de l’enfermement et la mort qui guette dans l’absolue ignorance. Les symboliques sont fortes, et la leçon à retenir évidente.
Les filles sont belles, un peu trop maigrichonnes et plates pour moi, mais dégagent du charme et affirment incontestablement convictions et talents. Ainsi Martina García (Rabia) est excellente face à Clara Lago (Le pacte du mal) très marquante. En contrecoup, Quim Gutiérrez (Azul oscuro casi negro) parait plus en retrait en moins charismatique, quant Alexandra Stewart (Ma compagne de nuit) impressionne toujours autant. La jolie Marcela Mar et Juan Alfonso Baptista, participent amplement à l’ambiance délétère.