Autant le dire tout de suite, je n’ai pas aimé. Ce premier film de Pierre Godeau, fils de Philippe (11.6), ne parle de rien, sorte de vide sidéral tant il ne se passe pas grand chose, sur le passage à la vie adulte d’une jeune femme de 25 ans, sorte de Peter Pan qui refuse de grandir. Une sorte de petite bobo, vivant aux crochets de papa malade, niquant à tour de bras, n’ayant aucun sens de la vie sauf de pleurnicher l’absence de sa mère barrée 20 ans plus tôt que s’en est pathétique. Mais plus que tout, le choix de l’actrice est le point le plus emblématique du malaise ambiant. D’avoir pris une interprète qui semble avoir 14 ans –même si elle en a 27- rend les scènes de nues et de sexes gênantes et choquantes, donnant une impression de pédophilie malsaine. Pour accentuer le décalage entre âge physique et mental, il eut été plus judicieux de prendre une actrice plus marquée. Les dialogues sont creux, sans intérêt et vide de sens sur une réalisation maladroite et dont le jeu des protagonistes sonne faux tant ils semblent ne pas savoir trop comment dire le peu de conneries à débiter. Certains y voit du Sofia Coppola ?! Où ça ? Dans son c… ! Du coup, je me suis, sinon ennuyé, en tout cas été sidéré par autant de niaiserie.
De fait, si Astrid Berges-Frisbey (Pirates des Caraïbes : la fontaine de jouvence) est jolie, comme ses petits camarades, elle semble jouer de travers, sans jamais savoir sur quel pied danser. Féodor Atkine (Aux yeux de tous) est sans doute celui qui s’en sort le moins mal en interprétant à sa manière, même s’il n’est pas bon. Je pense à la scène sur le lit d’hôpital où il est sensé s’endormir pendant le monologue soporifique de sa fifille, et fait mine de sursauter, il est juste ridicule. Même Élodie Bouchez (La grande boucle) que j’aime beaucoup, n’arrive pas à se faire convaincante, avec la gifle bien pitoyable. Yannik Landrein (Populaire) et Sébastien Houbani, ou encore Nina Meurisse (Au bout du conte) limitent les dégâts, quant Manu Payet (Nous York) joue affreusement mal, ne croyant pas un seul instant en son texte qui, il faut le dire est assez débile.